Ainsi, sous un effort suffisant, il peut y avoir rupture dans l'une
de ces 5 zones. Une colle peut déterminer, par exemple une modification
de la résistance des parties 2 et 4, soit en diminution, soit
en augmentation. On dira que le collage est défectueux s'il y
a rupture dans les zones C, A', B'.
3) Adhérence mécanique. L'adhérence
mécanique n'a d'importance que dans le cas de matériaux
poreux (bois, cuir, caoutchouc cellulaire). On peut provoquer une porosité
superficielle par un "cardage" ou "verrage"
( exemple : rabot à dents ou papier de verre). Ce cardage permet
d'obtenir une surface dépolie présentant le maximum d'aspérités,
ce qui augmente la surface d'adhésion (parfois jusqu'à
20 fois la surface initiale).
Si le cardage n'est pas suffisant, la surface encoller reste trop
lisse et ne permet pas une bonne pénétration de la colle.
S'il est trop poussé, ou mal réalisé (sur des
matériaux comme le cuir par exemple) la surface peut devenir pelucheuse
et les aspérités tendent à se détacher facilement
de leur support
Si nous supposons notre surface "cardée" souhait,
il reste à examiner la pénétration de l'adhésif
dans la support. Pour que cette pénétration se produise
il faut que adhésif n'ait pas ou ait très peu de cohésion.
Par contre il doit retrouver cette cohésion une fois la pénétration
effectuée.
Pour obtenir ce résultat on peut :
a) utiliser un solvant de l'adhésif, ce solvant s'évaporant
par la suite (exemple : certaines dissolutions da résines dans
l'alcool)
b) utiliser un adhésif liquide à chaud, susceptible
de se solidifier par refroidissement (cas de la colle forte).
c) utiliser un adhésif liquide, mais susceptible de
devenir solide par une modification chimique. .
Les deux premiers procédés ne font appel qu'à
une propriété physique (solubilité ou liquéfaction
par la chaleur). Il y a réversibilité, c'est à
dire possibilité de retour à l'état de non cohésion.
Le dernier procédé fait appel à une modification
chimique de caractère absolument irréversible.
4) adhérence spécifique. L'adhérence
spécifique (attraction entre les molécules du corps à
coller et les molécules de la colle) est commandée par
de nombreux facteurs.
a) nature des molécules en contact (on dit que les
molécules doivent avoir la même polarité).
Cette nature étant connue il ne faut pas que des altérations
ou des salissures viennent la modifier.
Ainsi des taches de graisse, de peinture, de vernis à la surface
du bois, ou une brûlure due a des outils qui ont chauffés
et qui ont provoqué l'apparition de goudrons, donneront des plages
sur les quelles la colle ne prendra pas.
b) composition de l'adhésif
c) viscosité et tension superficielle (donc, en fait mouillabilité)
d) solvants s'il y en a.
e) propriétés thermoplastiques et nature du
phénomène chimique provoquant son durcissement.
f) niveau d'acidité.
5) Action de la température. L'action de la température
est complexe.
L'élévation de températures augmente l'énergie
libre des molécules (fluidité accrue). Si le coefficient
de dilatation de l'adhésif est très différent de
celui du support (ce qui est très souvent le cas) les variations
de température vont créer des contraintes importantes
dans le joint, amenant un affaiblissement de ce joint.
Sous l'action d'un effort continu, il peut se produire dans le joint
un écoulement visqueux, lent, irréversible, qu'on appelle
fluage ( il est important avec la colle forte ordinaire). Une colle
présentant une excellente adhésion, mais un fluage important,
ne pourra avoir que des applications limitées. Par contre, les
adhésifs thermodurcissables ont un fluage après leur durcissement.
6) Évaporation ou diffusion des solvants de la colle.
Il est évident que les solvants d'un adhésif n'ayant été
utilisés que pour réduire sa cohésion au moment
de l'étendage, doivent disparaître. Cette disparition se
fait différemment suivant que les supports sont ou non poreux.
a) dans le cas des surfaces poreuses, les solvants diffusent par
capillarité dans la matière (ils s'échappent au
travers du bois par exemple).
b) dans le cas des surfaces non poreuses; les solvants peuvent disparaître
par évaporation pendant la période comprise entre l'étendage
de la colle et "l'affichage" ou bien diffuser lentement
vers les bords du joint à l'intérieur de celui ci ou bien
entrer en combinaison chimique avec les éléments mêmes
de l'adhésif .
affichage = mise en contact t des surfaces encollées .
7) Vulcanisation - Polymérisation: La vulcanisation
est une transformation du caoutchouc qui tend a le faire passer de l'état
plastique et soluble à l'état élastique et insoluble.
Cette transformation s'obtient à une température de 120°
130° en présence du soufre. Suivant la quantité de
soufre absorbée, la plasticité diminue progressivement
et le produit devient de plus en plus résistant. A 10 % de soufre
absorbé, nous avons même un corps tout à fait nouveau,
solide, dur, l'ébonite. Le soufre n'ayant pas seulement
de l'affinité pour le caoutchouc, mais pour les métaux,
de nombreuses matières plastiques, le cuir etc ...., on conçoit
que la vulcanisation sera un excellent système pour provoquer
la liaison avec un métal (convenablement dégraissé
et décapé préalablement).
D'autres produits que le soufre peuvent provoquer des phénomènes
analogues à la vulcanisation. Ainsi les polysocyanates
agissent sur le cuir, la cellulose, les caoutchoucs synthétiques,
les plastiques. Certains de ces effets sont intéressants parce
qu'ils se produisent à la température ordinaire.
La polymérisation est un phénomène très
voisin de la vulcanisation en ce sens qu'il aboutit aussi à la
formation de systèmes rigides en partant d'un produit plus ou
moins liquide. De très nombreux adhésifs sont des corps
susceptibles de se polymériser. Tandis que dans la vulcanisation
subsiste toujours une certaine élasticité dans le joint,
la polymérisation peut aboutir à une rigidité absolue.
8) Application au matériau bois. Les colles à
bois doivent évidemment présenter une affinité
pour la cellulose qui est l'élément essentiel du bois.
Ces colles se présentent sous diverses f ormes : solutions
visqueuses émulsions ou suspensions. Les solvants habituels sont
en pratique réduits à l'eau, dont nous connaissons l'action
sur les dimensions du bois.
La contact est obtenu par pression . Cette pression doit être
dosée de façon à déterminer la pénétration
convenable de l'adhésif. Elle doit être suffisante sans
être exagérée, sous peine de voir disparaître
la zone C du collage (figuré 2) . La pénétration
sera arrêtée lorsque la colle sera solidifiée. Il
faut donc que la durées de prise soit très sérieusement
étudiée.
La prise sera le résultat soit d'une évaporation
des solvants, ici de l'eau (et il faudra, en conséquence, voir
comment se fait l'évaporation en fonction de la nature du bois,
de on propre degré de siccité, de la température,
de la pression réalisée), ou bien par polymérisation,
généralement provoquée ou facilitée
par un catalyseur. Les réactions possibles de ces corps
sur le bois doivent être étudiées elles aussi, de
même que l'action de la température.
Lorsque la colle fait prise, les forces qui se manifestent alors
ne doivent pas dépasser l'adhérence spécifique
de la colle sur le bois sous peine de voir le joint de colle se fendiller.
Cela sera d'autant plus à craindre que le joint sera plus épais
(avec les colles urée formol, du type Caurite, en particulier).
En général on peut dire que les meilleurs joints de
collage sont les plus minces.
C'est en fonction de toutes ces considérations, mais aussi,
bien entendu, des prix, de la tenue dans le temps, des facilités
ou des difficultés de l'usinage ultérieur (abrasion sur
les outils) de la résistance aux champignons aux insectes ainsi
que résistance mécanique des joints de collage, qu'il
faudra se déterminer dans le choix d'une colle. En fait, bien
souvent, il faut penser à utiliser une gamme d'adhésifs
telle que chaque opération de collage puisse être réalisée
dans un temps minimum (avec le maximum d'adhérence).
III
- CLASSIFICATION DES COLLES
A - CLASSIFICATION EN COLLES HYDROPHILES ET COLLES HYDROPHOBES
On peut classer les colles en deux grandes catégories :
1°) Les colles hydrophiles c'est à dire à
base d'eau, qui ont la propriété de faire gonfler le
bois, qui sont absorbées par les corps poreux. Ce sont principalement
:
- les colles animales (à base de caséine, d'albumine
du sang, les colles de peau et d'os).
- les colles végétales (amidon, fécule, dextrine,
gommes)
- les dispersions polyvinyliques.
- les colles des latex.
2°) Les colles hydrophobes, c'est à dire ennemies
de l'eau, donc à base de solvants organiques volatils ou polymérisables.
Ce sont diverses dissolutions, les résines phénoplastes
ou aminoplastes, les résines époxydes, les polyuréthanes.
B - CLASSIFICATION D'APRÈS LA MÉTHODE DE PRISE
la prise de la colle peut être un phénomène
purement physique tel que l'évaporation d'un solvant ou un
phénomène chimique. C'est quelquefois une association
dus deux.
Prise entièrement physique. Silicate de soude
- Colles végétales : amidon, dextrine, gommes
- Colles animales : gélatine, caséine, albumine.
- Esters cellulosiques
- Esters vinyliques
Prises principalement ou entièrement chimique
- Colles urée formol (caurite)
- Colles phénol formol (bakélite)
- Colles résorcine formol
- Codes mélamine formol.
C - CLASSIFICATION EN COLLES NATURELLES ET COLLES ARTIFICIELLES
Cette classification bien simple est souvent la plus utilisée.
Dans les colles naturelles nous trouverons :
- des colles minérales (silicate de soude)
- des colles organiques : amidon, fécule, dextrine, protéines
de soja, gélatine, caséine, albumine, colles de poisson.
Dans les colles artificielles nous avons :
- des résines thermodurcissables (condensation du formol avec
de l'urée, du phénol, du crésol, de la résorcine)
- des résines thermoplastiques
des colles semi-synthétiques: colles cellulosiques, colles au
caoutchouc chloré, colles de contact.
D - CLASSIFICATION PAR PARENTE CHIMIQUE
Toutefois une classification chimique semble logique dans laquelle
on peut séparer d'ailleurs les produits naturels et les produits
synthétiques. Le tableau ci dessous est établi d'après
les parentés chimiques.
1 - colles minérales. Silicate de soude.
2 - Colles de résines synthétiques thermodurcissables
Combinaisons phénol formol (type bakélite) ou crésol
formol
Combinaisons résorcine formol, phénol acétylène,
furfurol formol
Résines de carbamide : urée formol ( types Caurite ou
Mélocol H)
Résines de sulfo carbamide : thiourée formol
Résines de mélamine : mélamine formol (type Mélocol
M)
Polyuréthane Résines époxydes.
3 - Colles de résines synthétiques thermoplastiques
acétate de polyvinyle et chloracétate de vinyle
(les esters de polyvinyle acétate et butyrate, étant
de beaucoup les plus employés dans les industries du bois)
les polyamides.
4 - Produits cellulosiques et dérivés de l'amidon
acétate de cellulose (colle semi-synthétique) et
nitrate de cellulose, colles amylacées (amidon, dextrine)
5 - Colles de protéines
colles de soja et collas de ricin (protéines végétales)
colles de caséine (protéines animales)
6 - Colles d'origine animale (gélatine, albumine)
Colle forte (colles de peaux, de nerfs, d'os dites de Paris, de
Lyon, de Givet, de Cologne, sous des présentations très
variées.
Colle de poisson (colles liquides)
Colle d'albumine de sang.
7- Colles à base de caoutchouc naturel ou synthétique
Colles de latex (au produit naturel qui est le latex d'hévéa
ou la gutia
Colles au caoutchouc naturel ou régénéré
(dissolutions de caoutchouc dans les solvants tels que le benzène,
toluène, xylène
Colles au néoprène (qui sont les colles de contact les
plus couramment employées).
Colles à base de caoutchouc synthétiques divers comme
le caoutchouc
Butadiène acrylonitrile.
Dans la suite de notre étude, nous sélectionnerons
dans les divers groupes indiqués ci contre les produits plus
spécialement utilisés ou utilisables d'ans les industries
de l'ameublement et nous et ferons une présentation détaillée.
IV
- LES CHARGES
A - DÉFINITION ET ACTION
Les charges peuvent être d'origines très diverses minérale
ou organique naturelle au artificielle et intervenir très
différent dans la résultat final, suivant qu'elles sont
neutres ou qu'elles ont, au contraire, elles-mêmes un pouvoir
adhésif.
Le but qu'on se propose en ''chargeant" une colle peut être
technique ou purement économique.
Ainsi une faible charge aura pour effet de limiter la pénétration
et les risques de transpercement d'une colle déterminée.
Une charge forte aura peut être pour effet principal une
diminution du prix de revient du collage.
Une dose minimum de colle sèche par m² est nécessaire
pour former le joint dans des conditions convenables. Cette dose est
variable avec l'espèce du colle choisie. Dans un but d'économie
on envisage de ne pas dépasser trop cette limite. Cela nous
conduit parfois à des solutions très claires, dont la
fluidité excessive est gênante. La colle, disons trop
liquide, a tendance à traverser facilement les placages d'une
part, et à pénétrer trop profondément
dans la bois.
Nous demandons alors à une matière de charge, peu
coûteuse de modifier la viscosité du mélange.
Cette charge peut être absolument inerte, c'est a dire uniquement
sur les propriétés physiques. Elle peut être aussi
active, c'est à dire intervenir par son propre pouvoir adhésif.
Ce sera le cas de la poudre de sang desséché qu'on ajoutera
à une colle formo-phénolique par exemple.
E - QUALITÉ REQUISES
La charge choisie doit :
1° Être peu coûteuse
2° Ne pas nuire au pouvoir adhésif de la colle
3° Ne pas augmenter ou réduire exagérément
la durée de la prise
4° Ne pas diminuer sensiblement les caractéristiques
mécaniques du collage
5° Ne pas diminuer la résistance dans le temps
6° Ne pas avoir d'action abrasive exagérée
sur l'outillage
Ainsi une charge minérale devra toujours être limitée
à cause du dés affûtage qu'elle provoque. Par
contre l'emploi de certaines charges organiques actives peut être
poussé jusqu'au taux énorme de 300 % du poids de la
colle sèche (cas exceptionnel malgré tout).
Les charges minérales sont en général
inertes, inaltérables à l'humidité (donc
ne diminuent pas la durée des joints) mais ont une action
abrasive marquée sur les outils.
Les charges organiques sont parfois inertes (ex
: sciure, farine de bois, de coque de noix, d'écorce de pin)
parfois actives (farine de blé ou de seigle, ou fécule,
sang desséché etc.)
Toutes sont plus ou moins altérables à l'humidité
et sensibles aux microorganismes. Contrairement aux charges minérales
leur utilisation s'accompagne d'une importante adjonction d'eau que
le bois absorbe et doit évacuer. Elles sont sans action
abrasive notable sur les outils
la quantité de charge qu'on peut incorporer dans une colle
est très variable, une forte quantité de charge active
est souvent admise. Il faut être plus prudent dans l'emploi
des charges inertes. Le poids d'une charge se compare toujours
au poids de la colle sèche. Il est prudent de ne pas dépasser
30 % pour les charges inertes. Les charges organiques actives permettent
des taux beaucoup plus élevés sans diminution des qualités
mécaniques du joint, mais il faut que la durabilité
des joints de collage soit assurée et, souvent, à partir
da 50 % en constate qu'elle est très sensiblement réduite.
C - PRINCIPAL CHARGES EMPLOYÉES
Charges minérales naturelles : argile, kaolin, (argile
pure, blanche) gypse pulvérisé, silice, terre d'infusoires,
kieselguhr ou tripoli siliceux)
artificielles, plâtre, blanc de baryte
Charges organiques inertes charges ligno-cellulesiques,
c'est à dire farines de bois, d'écorces, ou de coques
diverses. Elles sont surtout employées avec des résines
urée formol, mélamine formol, phénol-formol et
résorcine formol, dans une proportion de 30 40%.
Charges organiques actives
a) farine de blé, farine de seigle, farine de fèves
et de vesce, fécule de pommes de terre, farine de soja.
Ces farines peuvent s'ajouter à des colles à la
résorcine, mais sont peu compatibles avec les colles phénoliques.
Une proportion de 15 % ne doit par être dépassée
si l'on veut conserver une bonne résistance à l'eau.
On pourrait atteindre 100 % et plus si les pièces collées
sont destinées à usage en atmosphère sèche.
b) Charges d'albumine de sang. La poudre de sang desséchée
est incorporée parfois aux résines aminoplastes ou phénoplastes.
On ne dépasse 15 % (du poids de la résine sèche,
toujours) si l'on veut conserver une bonne durabilité des joints.
e) charges de caséine . En fait on mélange
parfois de la caséine au silicate au silicate de soude ou aux
colles de sang dans une proportion de 10 à 50 %. C'est plutôt
un mélange de colles qu'une charge proprement dite, les deux
adhésifs étant de même nature chimique. Le résultat
est satisfaisant, surtout du point de vue pratique.
V
- GÉNÉRALITÉS SUR RÉALISATION DES COLLAGES
Une colle étant choisie en fonction des qualités
demandées, il faut qu'elle soit appliquée dans de bonnes
conditions. Voyons, en parallèle, comment le bois, la colle,
le mode d'application concourent au résultat.
A - INFLUENCE DU BOIS
L'adhésion colle bois étant déterminée
par une affinité moléculaire il est évident que
l'essence joua un rôle. Les bois les plus difficiles coller
sont les bois riches en résines, gommes ou matières
huileuses. Dans ce cas se trouvent le pin maritime, le teck et
le niangon.
La dimension des fibres et des vaisseaux, l'orientation de ces
éléments influent sur les qualités du collage.
Chacun sait que le bois de bout se colle plus difficilement que le
bois de surface ou sur chant et que le cur et l'aubier ne se
comportent pas de la même façon.
La teneur en humidité du bois est importante. Un excès
d'eau dans le bois risque de diluer la colle ou de trop
ralentir l'élimination. Un manque d'humidité
peut provoquer une prise trop rapide. Les taux d'humidité
compatibles avec l'emploi des résines synthétiques sont
établis avec précision pour chaque variété
de colle. Bien souvent ils ne dépassent pas 5 à 6 %.
En aucun cas ils ne doivent atteindre ce qu'on appelle le degré
du bois sec à l'air, c'est à dire 13 à 17 %
La température a un effet immédiat sur la prise
de la colle. Il y a souvent lieu de procéder au chauffage de
certaines pièces avant étendage de la colle. Enfin les
surfaces de contact doivent être propres. Elles peuvent être
usinées avec plus ou moins de précision suivant que
la colle ne permettra pas, ou, au contraire, permettra, la formation
d'un joint épais. La colle forte et la caséine permettent
la confection de joints épais tandis que les résines
urée formol (caurite) doivent être étendues en
couche très mince. Leur retrait considérable provoquerait
une rupture dans un joint épais. Qui dit joint mince dit usinage
plus précis. Ainsi faut il se débarrasser du préjugé
sur l'emploi obligatoire du rabot à dents. Le rabot à
dents augmente l'adhérence mécanique par suite d'un
agrandissement de la surface de collage. Son emploi se justifie avec
des colles que la pression pourrait expulser, avec des bois très
denses et peu pénétrables comme l'azobé. Dans
la cas de la caurite, au contraire, son emploi conduirait à
des couches de colle trop épaisses.
B - INFLUENCE DES PROPRETÉS DE LA COLLE ET DES CONDITIONS
DU COLLAGE
Qualité de la colle. Les colles se présentent
dans le commerce sous forme de poudres, de liquides, de films.
Pour bien les conserver, il faut respecter scrupuleusement les
indications données par les fabricants : local sec, température
moyenne. Les produits solides sont relativement, faciles à
stocker. La conservation des produits liquides est plus délicate.
Préparation. Le solvant la plus couramment employé
est l'eau. Les eaux naturelles, même impures, conviennent. Il
y a souvent des températures et des proportions à respecter.
On cherche à éviter la formation gênante d'écume
(dans la fabrication en grandes quantités dans des malaxeurs).
Durée dé vie. A partir du moment ou le mélange
constituant l'adhésif est formé, il commence à
évoluer vers son terme final qui est une coagulation ou une
transformation chimique irréversible.
Dans le premier cas, un brassage intermittent permet parfois de
conserver au mélange pendant un temps assez long sa viscosité
primitive. En fait il existe des colles thixotropes c'est à
dire dont la viscosité diminue par agitation et, au contraire
des colles dilatantes, qui s'épaississent par agitation.
Dans la cas de polymérisation, la durée de vie est
grandement influencée par la chaleur ou la présence
d'agents chimiques (durcisseurs, catalyseurs).
Pour la préparation des quantités de colle et le
rythme de la fabrication il est indispensable de connaître parfaitement
la durée de vie de la colle que l'on va employer.
Conditions de collage. Les fabricants donnent des indications
précises sur les doses de colle à utiliser au mètre
carré.
L'encollage est l'application en couche mince sur le bois. Il
sera suivi dans un délai déterminé de la juxtaposition
des surfaces. Un nouveau délai déterminé
sera observé entre la juxtaposition et l'application de la
pression. Durant ces diverses opérations, une série
de phénomènes importants se produit.
1°- La colle au contact du bois se déshydrata partiellement.
Il y a donc augmentation rapide de sa viscosité. Si cette
augmentation est trop rapide, la colle pénétrera mal
dans le bois au moment de la mise sous presse.
Si au contraire, la colle reste trop fluide, elle se trouvera refoulée
eu pénétrera trop profondément.
En conséquence une colle très aqueuse pourra être
employée uniquement sur des bois bien secs, tandis que des
colles à faible teneur en eau pourront donner des résultats
satisfaisants sur des bois assez humides.
2°- Le durcissement du joint est fonction de l'humidité
du bois. On a donc intérêt à diminuer la quantité
d'eau incorporée dans la celle à sa préparation.
3°- Dans les colles subissant des cuissons à plus
de 100°, il faut un minimum d'humidité dans le bois pour
éviter les soufflures.
Les délais d'assemblage de pièces enduites de colle
ainsi que ceux au bout desquels on doit appliquer la pression sont
fonction de la nature de la colle, de la température ambiante
et des conditions du collage. Ainsi dans le cas où deux surfaces
enduites auraient été mises en contact au lieu d'être
exposées à l'air, on pourra augment largement au bout
duquel il faut appliquer la pression.
Cette pression doit être suffisante uniforme, constante
pendant une durée minimum. Il faut bien comprendre ce qu'on
entend par pression constante. Si le bois subit un retrait, si la
colle pénètre assez considérablement, il faut
resserrer les serre joints d'un châssis car il y a eu chute
de pression.
La température peut agir sur la coloration dés
soumis au collage et même provoquant une certaine plastification,
déterminer une légère diminution d'épaisseur.
Dune façon générale on peut dire, que les joints
réalisés à température élevée
ont une résistance physique et mécanique plus élevée
que ceux réalisés à froid.
C - CONDITIONNEMENT DES BOIS APRÈS COLLAGE
Toutes les colles liquides introduisent dans le bois une certaine
quantité de solvant. Cette ré humidification rend nécessaire
un conditionnement des bois après collage. Ce conditionnement
doit ramener le matériau au pourcentage compatible avec la
fabrication envisagée.
D - DÉFAUTS PRINCIPALEMENT CONSTATES : CAUSES ET REMÈDES
1 - Adhérence insuffisante. Rupture, soit dans le
film de colle, soit entre colle et bois.
Causes possibles. Bois très résineux, ou
surface souillée, grasse, degré d'humidité inadapté.
Température trop élevée ou trop basse du bois
Mauvaise préparation de la surface du bois
Colle mauvaise (ancienneté, souillures) ou mal préparée
ou mal choisie (colles phénoliques ne vont pas sur bois humides).
Technique défectueuse : dose incorrecte ou non uniformément
répartie (mauvais réglage de l'encolleuse, surface irrégulière
du bois), pression de serrage insuffisante, ou excessive, ou irrégulier
cela ne se produit pas avec les presses hydrauliques munies d'un régulateur
automatique), délai d'assemblage avant pression mal observé,
mise en charge trop lente des presses à chaud, mauvais réglage
en plus ou en moins de la température des plateaux chauffants.
Remèdes. Le remède est connu lorsque la cause
exacte do l'échec est déterminée.
C'est cette cause qu'il convient de trouver. On peut déjà
éliminer les causes tenant à la qualité de la
colle si l'on exerce un contrôle permanent de cette qualité.
Si l'on est certain que l'adhérence insuffisante ne provient
pas de là, il reste comme causes possibles les joints trop
maigres, trop épais, ou irréguliers.
Joints maigres : dose insuffisante ou colle trop fluide ou
délai d'assemblage insuffisant ou encore pression excessive.
Joints trop épais : dose excessive, colle trop visqueuse,
délai d'assemblage trop long, pression trop faible, fermeture
trop lente de la presse, plateaux trop chauds.
Joints irréguliers : mauvaise enduction, humidité
irrégulière du bois, pression inégale ou température
se répartissant mal.
2 - Cloques. On dit souvent, par déformation "cloches"
Le cloquage peut avoir les causes suivantes :
manque local de colle par mauvais encollage ou humidité irrégulière
du bois. Polymérisation locale anticipée (trop long
délai d'assemblage) production de poches de vapeur (humidité
des placages).
Remèdes surveillance de l'humidité des placages,
de la régularité de l'encollage de la viscosité,
des délais d'assemblage en fonction du milieu ambiante et bien
entendu, choix judicieux de l'adhésif (ne pas prendre une colle
à forte quantité de solvant si l'on doit chauffer au
delà de 100 °).
3 - Traversée de colle - Taches. Causes.
Incompatibilité entre le bois et la colle choisie (ne pas employer
de colles à la caséine avec des bois à tanin)
Colles trop fluides ou insuffisamment chargées. Doses trop
fortes placages trop minces délai d'assemblage insuffisant.
Remèdes. Éviter les incompatibilités,
augmenter les charges, augmenter le délai d'assemblage, employer
des durcisseurs rapides.
III
- LE CONTRÔLE ET LES ESSAIS
A - CONTRÔLE
Pour les colles fortes on détermine, la force de gelée,
la viscosité cour les résines synthétiques on
s'efforce de connaître la teneur en matière sèche,
la durée de vie , les temps de coagulation, la viscosité,
la température minima de collage (point blanc).
B - ESSAIS
Essayer un collage c'est déterminer sa résistance
mécanique à sec.
C'est aussi apprécier les aspects de la rupture ( les
ruptures devant se produire dans le matériau lui même.)
Mais il faut encore apprécier la tenue des collages en service
humide, et même dans l'eau, ou après des alternatives
de trempages et séchages successifs et aussi des expositions
à température basses au élevées.
III
- VIEILLISSEMENT DES COLLAGES
La résistance des collages diminue avec le temps sous l'influence
de la chaleur, de l'humidité, des agents chimiques (oxygène,
acides, bases, solvants), par l'attaque des microorganismes (algues,
bactéries, moisissures, champignons)
Les plus résistants sont les collages aux résines
thermodurcissables.
L'ordre décroissant semble pouvoir s'établir ainsi :
- Résorcine formol
- Phénol et Crésol formol
- Mélamin formol
- Urée force
- Résines vinyliques.
1 Vieillissement. Les colles n'acquièrent leurs propriétés
qu'au bout de plusieurs semaines. A partir de ce moment ce que nous
pouvons appeler le vieillissement, envisagé comme sorte de
détérioration ne se produit que très lentement
(sauf dans le cas de corrosion) pour les joints minces. On peut dire
que le vieillissement n'existe pratiquement pas s'il n'y a pas exposition
à l'eau ou à des alternatives de sécheresse et
d'humidité.
Par contre, une colle utilisée en joints épais peut
présenter des phénomènes de retrait produisant
un fendillement. Le joint perd alors toute résistance.
2 - Action de l'eau et de l'humidité
L'eau est un solvant pour les colles naturelles, minérales
ou organiques. On améliore par certains produits chimiques
ou par des mélanges avec d'autres colles. Exemples : colles
de protéines améliorées par le formol colle d'amidon
améliorée par adjonction de 5 à 20 % de son poids
de résine urée formol.
Il faut bien se rappeler que les résines synthétiques
réputées insensibles à l'eau ne le seront vraiment
qu'après polymérisation complète. Si la polymérisation
a été arrêtée(volontairement) pour obtenir
une colle restant souple, la colle sera sensible à l'eau. De
même si l'on soumet à l'eau un joint de colle qui est
pris mais non complètement polymérisé
parce que la fabrication est récente, on pourra avoir des mécomptes.
Il faut se méfier aussi des résultats, assez spectaculaires
parfois, obtenus avec l'eau bouillante.
Il ne faudra pas en tirer, par exemple, des conclusions trop optimistes
sur une résistance prolongée à l'eau froide.
Action des micro-organismes.
L'humidité peut créer un climat favorable au développement
des ,micro-organismes (algues, bactéries, champignons) qui
se nourrissent des constituants du bois ou de la colle (amidon, cellulose,
protéines).
A l'encontre de ces micro-organismes on peut incorporer dans les
colles des produits antiseptiques.
L'étude a montré que cette technique est très
complexe et que l'activité des antiseptiques est fort variable.
Il faut tout d'abord trouver un produit non toxique pour l'homme,
efficace sans action sur les propriétés mises en jeu
pour l'application de la colle ou tout au moins, ne produisant que
des inconvénients mineurs.
Quelques produits répandent à ces exigences : ce sont
les chlorophénols ainsi que les sels de zinc, de calcium et
de cuivre que peuvent former ces chlorophénols.
Nous avons fait, assez sommairement le tour des problèmes
posés par le collage des bois, en général. La
suite des leçons portera sur les colles utilisées, avec
des indications sur les meilleures conditions d'utilisation de chacune.
II - EMPLOI
DES COLLES A BOIS
Pour chaque type de colle utilisé, il sera
indiqué:
1 ) L'origine du produit et l'époque à
laquelle le il fut connu et utilisé
2) La façon dont il est préparé
et présenté dans le commerce
3) Les précautions à prendre pour
le stocker
4) La façon de l'utiliser
5) Les avantages et les inconvénients de
son emploi
I - COLLES MINÉRALES LE SILICATE DE
SOUDE
II - COLLES ORGANIQUES NATURELLES OU COLLES
FORTES
A - Généralités
B - Colles d'amidon
C - Colles protéiques végétales
(soja)
D - Colles de gélatine
E - Colle de sang
F - Colle caséine
G - Colles de poisson
III - COLLES ARTIFICIELLES
A - Généralités
B - Colles urée formol
C - Colles mélamine formol
D - Colles phénol formol ou crésol
formol
E - Colles résorcine formol
F - Autres colles thermo durcissables
G - Colles thermoplastiques
H - Colles cellulosiques
I - Caoutchouc chloré
J - Les colles de contact
I - COLLES MINÉRALES LE SILICATE
DE SOUDE
Seul le silicate de soude présente un intérêt
dans le cas particulier de collages d'une durée restreinte
(emballages ).
Le silicate de soude connu depuis fort longtemps sous le nom de
verre soluble n'est utilisé que depuis 1910 dans le
collage de certains contreplaqués pour emballage.
Il est obtenu par fusion entre 1300 et 1500° d'un mélange
de sable et de carbonate de soude. C'est en somme du
verre dans lequel manque la chaux.
Il se présente commercialement sous forme de solutions
plus ou moins concentrées ou sous forme de poudre très
facilement soluble. Cette dernière forme permet une meilleure
conservation (en atmosphère sèche).
Les concentrations utilisées sont variables suivant la
nature des bois, d'autant plus visqueuses que les bois sont plus
tendres et plus poreux.
En fait on l'utilise le plus souvent en mélange avec une
colle de caséine.
En effet le silicate de soude reste soluble à l'eau. Donc
la résistance des joints décroît au fur et à
mesure de la reprise d'humidité par le bois.
Les contreplaqués pour emballage, les tonnelets de carton,
les boites en carton sont collés au silicate.
II -
COLLES ORGANIQUES NATURELLES
A - GÉNÉRALITÉS
On peut ranger dans cette catégorie :
1°)des colles végétales comprenant des
colles d'amidon, de fécule, de dextrine
Ou certaines protéines végétales principalement
tirées du soja.
2°) des colles animales qui sont des matières azotées,
principalement de la gélatine, de la caséine, de l'albumine.
Toute ces colles ont été largement utilisées
dans le collage du bois, d'une façon plus ou moins rationnelle.
Elles sont encore très fréquemment employées.
Elles sont essentiellement des colles aqueuses, c'est à
dire renfermant au moment de l'emploi une quantité d'eau pouvant
atteindre jusqu'à 200% du poids de la colle sèche. Le
collage n'est évidemment effectif qu'après disparition
de cette eau, et cela demande un temps assez long ou un séchage
à la sortie de la presse. De plus, des variations dimensionnelles
importantes peuvent entraîner soit la déformation, soit
la glissement des pièces avec danger de rupture du joint de
collage par les tensions internes qui peuvent le solliciter.
Elles présentent un deuxième caractère important.
Elles résistent mal à l'humidité soit parce qu'elles
restent solubles soit parce qu'elles sont sensibles
aux attaques des micro-organismes (moisissures, champignons) et même
des insectes.
Suivant leur origine, les colles animales sont classées
en colles d'os, colles de peaux, colles de nerfs,
colles de cartilages de poisson, etc ... D'après le
procédé d'extraction, les produits sont très
purs (gélatines absolument transparentes) ou des colles fortes
ordinaires.
La forme de leur présentation joue également dans
leur dénomination : colles en plaques, en perles,
en poudre, en pastilles et la ville où elles
furent fabriquées leur a souvent donné son nom . colle
de Paris, colle de Givet, colle de Lyon, etc . . .
B - COLLES D'AMIDON
Les colles d'amidon sont encore appelées colles de pâte.
Elles sort fabriquées en partant non seulement des farines
(blé, seigle, maïs, fèves, vesce) mais aussi des
féculas (manioc pommes de terre).
Ces ingrédients se conservent parfaitement en atmosphère
sèche et permettent une préparation simple et un temps
d'utilisation assez élevé (2 à 3 jours).
Les fécules ou farines subissent une légère
cuisson (au dessous de 70°) dans l'eau, ce qui forme un empois
dans lequel s'est développé le pouvoir adhésif.
Bien souvent des améliorants (soude caustique) et des antiseptiques
sont ajoutés.
Ces colles sont caractérisées par une forte proportion
d'eau. Dans les formules les plus riches, le poids de matière
sèche n'excède pas 40%. Bien souvent c' est de 27 à
35% de matière sèche qu'on disposera, malgré
une viscosité élevée qui nécessitera l'emploi
d'une encolleuse.
Le pourcentage d'eau élevé demande donc des bois
très secs (moins de 8%) et même pour les placages 3 à
5% maximum. Il faut compter 120 grammes de fécule au m²
(fécale sèche) simple face ce qui représente
environ 360 gr/m² de colle à l'étendage.
La pression doit être appliquée rapidement. Elle
est de I' ordre de 5 à 7 kg/cm² et doit être maintenue
de 6 à 12 heures.
Un séchage complémentaire est nécessaire
pour les placages (12 à 24 h à 45 ° sous 35% de
taux hygrométrique).
Ces colles, peu coûteuses et faciles à employer n'ont
cependant pas beaucoup de succès dans les industries du bois
à cause de leur sensibilité à l'humidité
et de leur faible résistance aux attaques des moisissures.
Aux États Unis, leur emploi est assez fréquent cependant
dans la fabrication de contreplaqués à usage exclusivement
intérieur
C - COLLE DE SOJA
Le soja est une légumineuse dont la culture s'est
beaucoup développée de 1920 à 1926 aux États
Unis, en URSS, au Japon, aux Philippines, en Australie.
La graine est riche en matières grasses et matières
azotées. On retire d,abord l'huile, puis du tourteau restant
on retire une sorte de caséine végétale qui,
séchée, peut se conserver au sec.
Cette poudre est mêlée a de l'eau, de la chaux éteinte,
de la soude caustique, du silicate de soude, des antiseptiques. Comme
dans le cas des colles de fécule on arrive à des mélanges
très aqueux (20% environ de matières sèches).
Nous n'insistons pas sur cette colle, à peu près
inemployée en France. On peut coller des placages contenant
de 3 à 15% d'humidité, soit à froid, soit à
chaud. Le collage à chaud permet de réduire la temps
de pressage à une dizaine de minutes à 95 °. En
général la collage est suivi d'un séchage complémentaire.
La colle de soja est peu coureuse, facile à préparer,
mais les résistances mécaniques des joints ne sont bonnes
que si les pièces restent au sec. La colle préparée
doit être utilisée dans les 4 heures et, à cause
de la chaux qu'elle contient elle a tendance à décolorer
ou à tacher les bois comme les colles à la caséine.
Les Américains ont surtout employé cette colle pour
faire des contreplaqués de pin d'Oregon, à chaud. Il
s'agit de contreplaqués ne devant pas être exposés
aux intempéries.
D - COLLES DE GÉLATINE
L'usage des "colles fortes", de gélatine,
remonte à la plus haute antiquité. Les Chinois et les
Égyptiens les employaient.
Les déchets animaux lavés, épilés,
dégraissés sont soumis à des solutions acides
qui donnent des jus gélatineux que l'on concentre. Les meilleure
produits sont fournis par les peaux ; les nerfs donnent des produits
moins bons et les os donnent les gélatines les moins résistantes
de toutes. Mais dans chaque catégorie, les fractionnements
successifs donnent des produits très différents allant
de la gélatine pure, absolument incolore, réservée
à des industries telles que la photographie, jusqu'aux colles
fortes ordinaires très foncées.
La présentation des gélatines est variée
: plaques, Pastilles, perles, poudre ou, pour un usage immédiat,
en pains de gelée contenant 20 à 40% d'eau. Cette présentation
est sens rapport avec la qualité. On peut apprécier
empiriquement la qualité d'une gélatine par sa coloration
(claire), son odeur (faible), l'absence de bulles dans
les plaques, par la netteté des cassures et, surtout,
par le fait qu'une bonne colle gonfle beaucoup dans l'eau froide
et peut se dissoudre totalement à 50° dans cette eau d'absorption,
sans former de grumeaux.
Mais une appréciation exacte des qualités ne peut
se faire qu'au laboratoire, équipé pour de viscosité,
de force en gelée, d'humidité, de neutralité
de résistance aux micro-organismes.
Les plaques, perles, pastilles etc ... ne contenant guère que
10 à 15% d'eau se conservent facilement dans un local sec.
Pour préparer une colle forte on fait gonfler la gélatine
dans l'eau froide (110 à 300% du poids sec suivant la viscosité
recherchée). Ce gonflement demande de 1 à 10 heures
(suivant qu'on emploie la poudre, les perles ou les plaques cassées
en morceaux). On chauffe ensuite au bain marie (60°) pour obtenir
la dissolution. Il ne faut ni chauffer trop, ni chauffer trop longtemps.
Contrairement à ce que l'on pense la résistance de la
colle forte est diminuée par l'ébullition ou par un
chauffage prolongé. Le mieux est de ne réchauffer que
les quantités nécessaires à une opération.
Cela ce fera utilement dans des appareils électriques à
thermostat et dans des pots toujours très propres (nettoyage
quotidien).
Les colles fortes résistant mal à l'humidité,
on a cherché à pallier cet inconvénient :
a) par adjonction d'huile de lin siccativée par
cuisson en présence d'oxyde de plomb
b) par adjonction à chaud (adjonction dangereuse
devant se faire loin de toute flamme) de gomme sandaraque,
de térébenthine et d'alcool.
c) par adjonction de durcisseurs comme : les tanins,
l'alun, le bichromate de potasse, le formol.
Ces produits, rendent la gélatine insoluble et imputrescible
(les mêmes produits permettent le tannage des cuirs), mais les
durées d'emploi des gélatines sont réduites.
Une solution assez élégante consiste à imprégner
le bois du durcisseur (formol par exemple), à laisser sécher
et à enduire ensuite les faces de colle forte.
Exemple de formule: (durée d'emploi
4 heures ) |
colle forte sèche |
100 gr |
eau froide |
150 gr |
acide oxalique cristallisé |
5 gr |
formaldéhyde |
10 gr |
On a intérêt à employer les colles fortes
sur des bois bien secs (moins de 12% si possible).
On étend 30 à 50 gr de matière sèche
(soit 100 à 120 gr de colle) par m² simple face. Cela
se fera toujours à l'abri de courants d'air, de façon
à éviter la formation d'une pellicule sur le film de
colle.
Le serrage ce fait au maximum 5 minutes après encollage
à 5 ou 10 Kg/cm². On compte 3 à 5 heures pour des
massifs, plus pour les placages, car l'humidité du joint disparaît
plus lentement. Avec un durcisseur comme la formol, un panneau 3 plis,
de 5mm demande 10 minutes de pression, à 85°.
Nous pouvons remarquer que l'élévation de température
donne davantage de fluidité à la colle au début
de l'opération. Mais, en provoquant l'évaporation de
l'eau, elle augmente ensuite rapidement la viscosité puis la
prise de la colle.
Les colles fortes présentent des avantages
a) il est facile da faire varier leur viscosité en fonction
des besoins.
b) prise rapide
c) joints souples, surtout si l'on utilise un mélange de colle
de peau et de colle d'os
d) les bois ne sort pas tachés
Mais on peut leur reprocher
a) de devoir être préparées et appliquées
à chaud
b) de mal résister l'humidité et aux micro-organismes
E - COLLE DE SANG
L'albumine du sang se coagule à 70° ou à froid sous
l'action de certains acides. L'albumine coagulée devient insoluble.
Les colles de sont donc les plus résistantes à l'eau
de toutes les colles organiques naturelles.
Elles sont connues depuis fort longtemps. Les fabrications aéronautiques,
lors de la première guerre mondiale, les ont remises en honneur,
mais elles furent abandonnées ensuite au profit des résines
synthétiques.
Le sang frais se corrompant vite on utilise surtout du sang desséché.
Cela se fait à basse température pour que l'albumine
ne soit pas coagulée au cours de cette opération.
La poudre de sang est dissoute dans l'eau tiède en présence
d'un alcali (4 à 5% du poids du sang desséché)
qui est : la chaux, l'ammoniaque ou la soude.
On a des mélanges pour collage à chaud, ou à
froid. Ainsi la formule suivante (Laboratoire Madison)
Sang desséché |
100 |
Eau |
170 |
Ammoniaque |
4 |
Chaux éteinte |
3 |
Eau |
10 |
est une bonne formule de collage à chaud.
La préparation se fait ainsi : trempage de la poudre de
sang dans l'eau tiède perdant 2 heur ; malaxage, puis filtration.
0n ajoute l'ammoniaque qui augmente la solubilité de l'albumine
dans l'eau. On prépare le lait de chaux et on l'incorpore lentement.
Les colles de sang s'appliquent de préférence sur
des bois bien secs (moins de 10%) mais prennent tout de même
sur des bois assez humides.
On met 110 à 120 grammes au m² simple face (soit
35 à 50 gr de matières sèches. On assemble immédiatement
sous presse chauffante. Quelques minutes suffisent pour un 3 plis
5 mm.
Mais les colles de sang ne sont plus guère employées
depuis l'apparition des synthétiques. Le sang en poudre sert
surtout comme de certaines colles chimiques. On pouvait
reprocher au colle de sang nue odeur désagréable et
une assez mauvaise tenue aux attaques des moisissures et des champignons.
Elles tachaient les bois clairs.
F - COLLE DE CASÉINE
Les attisant Chinoise, les peuples méditerranéens, les
ouvriers menuisier français du Moyen Âge ont tous connu
l'art de coller les bois avec du lait caillé mélangé
de chaux vive. Mais la fabrication industrielle des colles à
la caséine ne fut entreprise, en Suisse et en Allemagne, qu'au
XIXéme siècle. Ces colles furent surtout utilisées
à l'apparition du contreplaqué.
Le lait écrémé est coagulé à
la présure. La caséine, lavée est essorée,
moule, tamisée. C'est une poudre blanche jaunâtre, insoluble
dans l'eau mais susceptible de se combiner aux acides et aux alcalis.
On prend généralement la chaux comme alcali.
La caséine est mise à gonfler dans l'eau (malaxage).
On ajoute le lait de chaux et, au besoin, des produits antiseptiques
ou chimiques, pour améliorer la colle (augmentation de la durée
de vie par exemple). Il s'est formé durant l'agitation du bain
pendent une demi heure, un liquide visqueux contenant essentiellement
du caséinate de chaux qui va se comporter un peu à la
façon d'un ciment, an faisant prise en une heure et demie ou
deux heures.
Voici quelques formules classiques, correspondant d'ailleurs aux
commerciales. Nous nous bornerons à deux formules de colles
à froid et deux formule de colles à chaud
Formule Dulac de colle à froid |
Caséine (tamis 90) |
100 |
Chaux éteinte |
18 |
Carbonate de soude |
5 |
Fluorure de sodium |
7 |
Eau |
260 |
(Donc : matière sèche 130 Eau 260) |
Formule Madison de colle à froid
avec silicate de soude |
A |
Caséine |
100 |
Eau |
220-230 |
B |
Chaux éteinte |
20-30 |
Eau |
100 |
C |
Silicate de soude |
70 |
D |
Chlorure ou sulfate de cuivre |
2-3 |
Eau |
30-50 |
(Donc : matière sèche environ
180 Eau 350 à 380) |
Tous évoluons donc dans des formules qui comportent une
partie de matières sèches pour deux parties d'eau environ
Formule de colle à chaud |
A |
Eau |
67 |
Chaux |
30 |
Carbonate de chaux |
8 |
B |
Eau |
500 |
Fluorure de sodium |
10 |
Caséine |
200 |
C |
Silicatete de soude |
67 |
Autre formule de collage à chaud |
Caséine |
100 |
Eau à 75° C |
165 |
Chaux éteinte |
16 |
Farine de bois |
37 |
Eau tiède |
216 |
Formol |
3 |
Qu'il s'agisse de la mise en oeuvre de ces formules ou de l'emploi
des colles du commerce qui, pour un prix modéré, offrent
des qualités constantes et sont d'un emploi facile il est recommandable
:
1° ) d'opérer sur des bois à teneur inférieurs
à 8% (mais il est encore possible d'obtenir des résultats
valables jus qu'à 1 5%) .
2°) d'utiliser de 200 à 200 g/m² simple
face (soit 60 à 100 gr de caséine sèche).
3°) un délai de 10 à 15 mn est possible entre
l'encollage et la mise sous presse.
4°) Pression de 5 Kg/cm² à froid et de 5 à
10 Kg/cm² à chaud.
La pression est maintenue 6 à 1 0 heures à froid.
A chaud, (95 ° à 100°) on comte 8 minutes plus
une minute par millimètre d'épaisseur, du plateau au
joint le plus interne.
Avantages: Prix modéré - Préparation
facile - Enduction facile - Bon comportement
en joints épais - Prise aussi bonne à froid qu'à
chaud - Bonne adhérence sur les résineux - Résistance
convenable à l'humidité des colles améliorées.
Inconvénients: Taches sur certains bois : chêne,
acajou, noyer - Durée d'utilisation
assez court. Réhumidification
importante des bois.
G - COLLE DE POISSON
La fabrication des colles de poisson, à partir des peaux,
têtes, vessies natatoires, est parallèle à celle
des colles fortes ordinaires.
La prise est très lente à température ordinaire,
ce qui permet de conserver ces gélatines à, l'état
liquide dans un récipient bien fermé. Les charges ajoutées
agissent ensuite, à
l'air, en accélérant la prise qui peut alors se faire
en 2 ou 3 heures.
Les colles de poisson sont coûteuses leur commodité
d'emploi les fait rechercher pour les petites réparations.
Les fabricants se sont ingéniés à fournir des
compositions présentant une résistance convenable aux
bactéries, moisissures, champignons, ainsi qu'à l'humidité.
III
- LES COLLES ARTIFICIELLES
A - GÉNÉRALITÉS
Les deux guerres mondiales de ce siècle ont pesé des
problèmes eux utilisateurs des colles animales, raréfiées
sur le marché, au point d'atteindre des prix absolument prohibitifs
durant la dernière guerre mondiale.
Aux: produite naturels sont venus s'ajouter :
a) des résines rarement synthétiques obtenues
en partant de combinaisons chimiques bien définies telles que
: formol, crésol, acétylène, phénol, urée.
b) des résines demi synthétiques résultant
de la modification de produits naturels comme : la cellulose, la caséine,
le caoutchouc.
Les produits purement synthétiques ont pris de pus en plus
d'importance par rapport aux autres. Ils agissent dans le collage
du bois par la formation d'un corps nouveau. Ce corps nouveau, issu
de la résine synthétique se forme soit par l'action
d'un catalyseur (que l'on nomme plus généralement
durcisseur) soit par l'intervention de la chaleur, et souvent
par les deux à la fois. Lorsque cette transformation en
corps nouveau est irréversible, la liaison est définitive
: nous avons affaire à un corps thermodurcissable, immuable.
Dans d'autres cas, le corps qui s'est formé reste sensible
à la chaleur. C'est un corps thermoplastique.
Les colles artificielles peuvent se présenter :
a) en solution
b) à l'état solide
c) à l'état colloïdal
d) en suspension dans l'eau ou dans un liquide organique
En général les colles artificielles s'appliquent
avec des quantités d'eau ou de solvants beaucoup plus faibles
que les colles naturelles. Les bois sont donc beaucoup moins ré
humidifiés, ce qui est appréciable.
Mais le mécanisme de leur action est beaucoup plus complexe
et, par conséquent, la conduite d'une opération de collage
est beaucoup plus délicate que le collage artisanal d'autrefois.
B - LES COLLES UREE-FORMOL
Les résines thermodurcissables, c'est à dire susceptibles
de donner à la chaleur un joint dur, insoluble, se présentent
soit sous forme de poudres, soit sous forme de liquides plus ou moins
visqueux.
On peut les classer ainsi :
Résines urée formol : (caurite, mélocol H)
" thiourée formol
" de mélamine : (mélamine formol : mélocol
M)
" crésol formol
" résorcine formol (résine 12)
" phénoil formol (bakélite)
Les colles urée formol se sont répandues dans l'industrie
européenne à partir de 1932 et surtout durant la guerre,
par suite de la raréfaction des colles naturelles. Le type
le plus courant est la caurite.
Le présentation commerciale offre trois aspects
a) sirop contenant 50 à 70% de matières sèches
en suspension dans l'eau
b) poudre destinée à être délayée
dans l'eau
c) films imprégnés de résine et séchés.
Les durcisseurs sont soit en solution (colorée en rose,
jaune, brun, bleu suivant la rapidité d'action), soit sous
forme de poudre.
Les sirops se conservent de 1 à 6 mois. Les poudres sont de
durée quasi illimitée. Les films craignent la chaleur
et l'humidité.
Les colles urée formol peuvent être allongées
avec des
charges organiques : farines de céréales,
farines de légumineuses, farines de bois, de coques de noix,
fécules
ou minérales : plâtre, argile, terre d'infusoires.
Il est important de connaître l'importance de ces charges,
les conditions d'emploi se trouvant profondément modifiées.
Les colles urée formel s'emploient soit à froid,
soit à chaud avec un durcisseur approprié à l'un
et à l'autre cas.
La prise à froid demande en général plusieurs
heures, alors qua la prise à chaud se fait en quelques minutes.
Nous allons envisager successivement
un collage à froid |
à la Caurite |
un collage à chaud |
un collage par le procédé
Mousse |
Caurite Collage à froid:
L'humidité moyenne du bois doit être de 8 à
17%.
Au delà de 20% le collage est pratiquement impossible.
Le joint devant être particulièrement mince, il faut
une surface bien préparée, bien plane (ne pas passer
le rabot à dents). On peut :
1°) étendre sur une seule des surfaces de contact
le mélange Caurite durcisseur. On laisse 10 minutes avant
d'établir le contact et il faut établir la pression
dans la demi heure.
2°) enduire une face de Caurite et 'l'autre de durcisseur.
Le durcisseur devra sécher une demi heure au minimum (ne
jamais accélérer ce séchage en chauffant).
Au moment du collage seulement on met la Caurite sur la face à
coller e t on établit le contact quelques minutes après.
Le durcisseur sera toujours appliqué sur les bois les
plus pauvres en résine, de même que sur le contreplaqué
si on doit poser un contreplaqué sur du bois plein.
La quantité de colle oscille entre 130-180gr/m².
Pression de 5 Kg/m² avec des presses à plateaux légèrement
chauffants ou des cales chauffantes.
Les bois peuvent être usinés quelques heures après
la sortie de la presse, mais la résistance maximum
n'est atteinte qu'au bout d'une semaine.
Les temps de serrage varient très largement avec le durcisseur
employé et les températures ambiantes. On a des prises
en 2 heures (à 20°) et en 35 heures (à 10°)
.
Caurite Collage à chaud:
Pour qu'un collage à chaud réussisse parfaitement,
il faut que la chaleur puisse se transmettre régulièrement
dans le joint de collage. Pour cela il faut des feuillets suffisamment
minces, n'excédant pas, en principe, 5 mm. On trouvera donc
surtout l'application du collage à chaud dans la fabrication
du contreplaqué et le collage des placages.
La chaleur étant l'élément principal de la
polymérisation on emploie des durcisseurs moins actifs. La
durée de vie de la colle se trouve donc augmentée. Elle
atteint 8 heures, parfois plus.
Les bois à coller ne subissent aucune préparation
spéciale autre que le séchage au taux d'humidité
convenable (compris entre 6 et 15%). La surface doit être aussi
lisse que possible pour permettre une couche de colle très
mince.
On utilise le mélange Caurite + durcisseur qui est étendu
et ne nécessite pas l'application immédiate de la pression.
On peut atteindre et même dépasser 24 heures avant de
mettre les surfaces en contact.
Le chauffe se fait de 95 à 105 ° sous une pression
moyenne de 10 Kg/cm². La durée du serrage est fonction
du durcisseur et de la température ambiante, en même
temps que de l'épaisseur des bois à coller.
Durcisseurs employés pour le collage à chaud
: ils sont au nombre de 4 dont deux sont communément employés
dans les industries du bois ; un autre est spécifique de l'aviation
et permet des collages résistant à l'eau bouillante,
un quatrième enfin s'emploie pour la Caurite purs, c'est à
dire non chargée à laquelle il est mélangé
dans une proportion de 10%.
Le collage à chaud se fait à une dose moyenne de
110 à 170 gr/m² .
On calcule le temps sur la base de 5 minutes de temps de base
+ 1 minute par mm d'épaisseur jusqu'à la couche de colle
la plus profonde. Ainsi pour contreplaqué 3 plis dont l'âme
a 3 mm et les plis extérieurs 2mm, il faut
temps de base : 6 minutes
épaisseur 2 = mm : 2 minutes, soit un minimum de 6 minutes
de pression pour avoir un collage de bonne qualité.
La caurite est très souvent chargée, et même
fortement chargée (50% parfois de farine ; pour 100 gr da caurite
sèche on a donc 50 gr de charge, 50 gr d'eau et 10 gr de durcisseur).
Il est nécessaire de ne pas forcer la charge en poudres
minérales, ne serait ce que pour éviter une usure excessive
des outils.
Ces Caurites employées à chaud donnent de bons résultats
et sont pratiquement insolubles et inattaquables par les micro-organismes
(sauf si elles sont trop chargées en farines).
Collage à chaud par procédé "Mousse":
Les joints des colles urée formol doivent être aussi
minces que possible.
On ne peut cependant pas tomber au dessous d'une certaine richesse
au m² en matière adhésive.
Mais, si l'on réduit au maximum la quantité de colle
au m², il faut qu'elle soit d'autant mieux étendue. Une
solution simple, pour mieux étendre la colle consiste à
la rendre plus fluide, Par adjonction d'eau. Malheureusement on risque
de tomber à un point de viscosité trop faible et, d'autre
part, on ré humidifie trop le bois.
Le palliatif sera une charge (amidon, fécule, poudres minérales,
terres argileuses).
L'originalité du procédé "mousse"
réside dans l'emploi d'une charge gazeuse : l'air,tout simplement
et d'une certaine quantité de charge organique : la caséine.
Préparation : dans un malaxeur on introduit la caséine
et l'eau bouillante, puis ensuite le durcisseur spécial pour
ce procédé, l'eau froide et enfin la colle. Le Mélange
est fait lentement. On accélère ensuite le mouvement
du malaxeur de façon à "faire monter" le mélange.
La mousse se maintient pendant 2 à 3 heures.
On arrive à employer de cette façon 70 à
80 gr/m² de colle pure.
La mise sous presse doit suivre de très près l'encollage.
C - COLLES MELAMINE-FORMOL
Les colles à la mélamine ont été mises
au point en Suisse et en Allemagne durant la dernière guerre
mondiale. Les Américains les ont fabriquées ensuite..
Ces colles ne sont jamais présentées liquides, à
cause de leur aptitude particulière au durcissement. Ce sont
des poudres un peu jaunes, pouvant se stocker plusieurs mois. Elles
sont formées de résines (condensation mélamine
formol) et de charges en quantités souvent importantes, la
résistance des joints n'étant pas diminuée, même
pour des charges atteignant 150%.
Les colles mélamine formol s'emploient avec un durcisseur,
liquide le plus souvent pour les collages à chaud, en poudre
aussi pour des collages à température moyenne.
La durée d'utilisation des colles à mélamine
varie de 2 à 4 heures pour les produits dont la prise s'effectue
à des températures de 50° à 90°. Elle
est beaucoup plus importante pour les colles à chaud (24 à
36 heures pour celles qui font prisé à 110 150°).
L'humidité des bois ne doit pas être excessive, mais
peut monter entre 6 et 10% sans être gênante.
Une pression de 8 à 15 Kg/cm² est réalisée
et un serrage de 4 ou 5 minutes à 100° (avec un durcisseur
approprié dans la colle) est suffisant pour une polymérisation
permettant le travail.
La principale colle de mélanine employée en France
est importée de Suisse sous le nom de Melocol M. Elle est livrée
en 3 parties : colle pure, durcisseur, (solide pour
prise lente) et charge.
Elle s'utilise très facilement et donne des joints d'une
très bonne résistance mécanique, d'une bonne
tenue à l'eau et aux agents chimiques et micro organismes.
Mais la mélamine est chère et il faut compter 200
à 250 gr/m² simple face.
D - COLLE PHENOL-FORMOL ET CRESOL-FORMOL
Ces colles présentent un ensemble d'avantages sérieux
et aussi des inconvénients qui limitent assez leur emploi.
Notons tout d'abord que les résines formol phénol
ont été commercialisées vers 1930, après
avoir été découvertes en ) 1909.
Elles se présentent :
a) sous forme de poudres solubles dans l'eau, l'alcool,
ou un mélange eau alcool
b) sous forme liquide: La solution est faite. C'est un
sirop plus ou moins visqueux et brun.
e) sous une forme tout à fait originale : papier extrêmement
mince imprégné de résine.
Les poudres peuvent se conserver à peu près indéfiniment
dans des récipients étanches).
Les colles en film (tagafilm) peuvent se conserver au sec jusqu'à
un an.
Les colles liquides se conservent au maximum quelques mois.
Il est possible d'incorporer à ces colles des charge telles
que : farines de bois ou de coques de noix, écorces broyées,
sang desséché en poudre.
Leur polymérisation se fait soit sous la simple action
de la température, plus ou moins élevée, mais
dépassant toujours nettement 100 ° (en principe de 115
à 1 40 °) , soit sous l'action de catalyseurs alcalins,
à la température ordinaire.
Ces colles sont assez chères, parfois difficiles . d'emploi
mais offrent d'excellentes résistances mécaniques, une
insolubilité totale et sont invulnérables aux micro
organismes si en les emploie pures, exemptes de toutes charges.
On peut les classer en :
1 °) colles à haute température qui s'emploient,
sur des bois très secs (d'autant plus secs qu'ils sont plus
minces). On doit ramener avant collage les placages entre 2 et 6%,
tandis que les bois massifs peuvent supporter entre 6 et 10%. On séchera
les bois résineux un peu plus que les feuillus. La colle est
étendue à raison de 120 à 150 gr/ m² soit
50 à 100gr de matière sèche. A partir de ce moment
la prise se fait en quelques heures, ou en plusieurs jours, voire
plusieurs semaines.
La pression, de 5 à 18 Kg/cm², maintenue durant 3
à 6 minutes de base + une minute par mm d'épaisseur;
fait disparaître une certaine quantité d'eau, à
cause de la température élevée des plateaux de
la presse.
2°) colles à température moyenne et à
froid. Devant le manque d'enthousiasme de beaucoup d'utilisateurs
on a créé plus récemment des colles dont la température
de polymérisation est de70° à 120. Certaines sont
même utilisables, avec un catalyseur, à la température
ordinaire. La durée de prise varie évidemment avec la
température appliquée
La polymérisation est obtenue par un catalyseur qui est
le plus souvent acide et il est intéressant que le mélange
obtenu soit neutre ou faiblement basique, afin d'avoir une action,
minimum sur les constituants du bois (cellulose).
Ces colles ont une durée de vie de 2 à 6 heures
à température ordinaire (25°) et peuvent s'employez
même sur des bois humides tout en donnant les résultats
les plus satisfaisants avec des bois entre 5 et 10%.
On utilise 200 à 250 gr par m², répartis sur
les 2 faces à réunir.
La pression utilisée est de 6 à 15 Kg/cm².
Elle est maintenue un temps très variable suivant le
type colle et la température. Ces colles conviennent parfaitement
dans des fabrications des lamellés.
E - COLLES RESORCINE FORMOL
Ces Colles furent mises au point il y a une vingtaine d'années.
Elles n'ont qu'un seul défaut : leur prix de revient assez
élevé, ce qui en fait limiter l'emploi au cas où
la tenue aux intempéries est absolument indispensable. Ainsi
la réalisation de charpentes lamellées collées
(en plein essor à l'heure actuelle) exige ces colles.
Les produits mis en vente sont une résine provenant de
la polymérisation incomplète de la résorcine
et du formol. Dans cet état la résine a été
mise en solution dans un mélange d'eau et d'alcool et se présente
avec une couleur brune rappelant
celle de la bakélite un durcisseur à base de formol,
livré à part en même temps que la colle va permettre
à la polymérisation de reprendre et de se parachever.
Cela se produira dans des conditions intéressantes puisqu'il
ne sera plus nécessaire d'atteindre des températures
élevées. Le temps de polymérisation variera avec
la température.
Ainsi à froid (25 ° ou 30 °). on peut obtenir
des joints très satisfaisants avec 4 à 5 heures de polymérisation.
Mais si les circonstances de fabrication permettent d'opérer
à chaud (90 ° ) la polymérisation ne dure que quelques
minutes en donnant des joints rigoureusement insoluble et inattaquables
par tous les agents habituels de destruction.
Ces colles présentent aussi l'intérêt de pouvoir
se mélanger avec des résines phénoliques (moins
conteuses) et avec des charges qui, en général, sont~
mêlées au durcisseur.
Les constituants peuvent se conserver environ un an.
La préparation s'accompagne réaction exothermique
nécessitant le refroidissement par l'extérieur du récipient
employé. Celui ci est en cuivre, laiton ou porcelaine; il ne
doit absolument pas être en fer ou en aluminium. On y verse
d'abord le sirop n°2, puis très lentement la sirop n°1
en ne préparant que la quantité nécessaire pour
un travail d'une durée de cinq heures.
Comme pour les colles phénol formol à froid, les
200 à 250 gr/m² nécessaires sont répartis
sur les deux faces à assembler et la mise en contact se fait
dans la demi heure qui suit l'étendage. On attend environ un
quart d'heure pour appliquer la pressions, de l'ordre de 2 à
5 Kg/cm². On peut compter 4 à 5 heures à 20°,
une heure à 50°, 30 minutes à 70°, cinq à
dix minutes à 90 ° ou 95 ° , quelques minutes et dans
certains cas quelques secondes à 100°.
On peut affirmer que le seul défaut de ces colles est leur
prix de vente élevé.
F - AUTRES COLLES THERMODURCISSABLES
Les polymérisations du type phénol formol concernent
de nombreux autres produits et l ' on continues à les étudier
dans le cadre de recherches de matières plastiques.
Ainsi il existe des résines :
Phénol-acétylène
Phénol-colophane-formol
Furfurol-formol (le furfurol pouvant être extrait du bois).
Les colles pouvant être fabriquées avec ce résines
peuvent être très intéressantes dans des cas particuliers
où l'on peut s'accommoder d'une polymérisation assez
longue.
G - COLLES THERMOPLASTIQUES
Contrairement à toutes les colles précédentes
les colles thermoplastiques se ramollissent la chaleur et le durcissent
par refroidissement. Ce sont principalement des colles acryliques
(famille de l'altuglas) et les colles vinylique (acétate
ou butyrate de polyvinyle). Ces produits nous fournissent des colles
à bois très couramment employées dont il faut
cependant connaître la fragilité à chaud. La maintien
prolongé à une température de l'ordre de 50°
amène un affaiblissement des joints.
Ces colles sont vendues soit sous forme solide : poudres, pastilles
agglomérées, soit sous forme liquide : émulsions
dans l'eau (consistance crémeuse) ou solutions dans des solvants
organiques (alcool, acétone, acétate d'éthyle)
qui se présentent sous consistance sirupeuse renferment parfois
des épaississeurs ou charges.
A l'état solide, les produits sont de conservation à
peu près indéfinie. Les solutions sont également
assez stables à condition d'empêcher l'évaporation
du solvant. Les émulsions présentent des risques de
coagulation.
Les solutions s'emploient pour le collage à chaud.
La colle étant étendue, le solvant s'évapore
et il reste une pellicule de colle que la chaleur ramollit. Elle pénètre
alors dans les inégalités de surface, augmentant ainsi
l'adhérence mécanique.
Les émulsions agissent différemment. L'eau
entraîne dans les porosités les particules microscopiques
de résine qui se trouvent ainsi très régulièrement
réparties partout. Ces particules se coagulent et adhérent
entre elles. La chaleur n'ajouterait absolument rien et donc totalement
inutile. Elle pourrait même être nuisible en provoquant
une pénétration excessive dans le bois.
On utilise sur des bois secs ou modérément humides
150 à 200 grammes au m² de ces colles réparties
sur les 2 faces à assembler et la prise se fait en 3 heures
environ pour les émulsions et en quelques minutes à
70° pour les solutions.
Ces colles sont appréciées pour leur facilité
d'emploi :
bonne conservation, joints peu visibles, prix modérés.
Mais la tenue des joints à l'eau est médiocre et la
sensibilité à la température est parfois gênante
puisque, à 45 ° nous constatons déjà une:
diminution sensible d'une résistance qui devient pratiquement
nulle au delà de 75 ° avec n'importe laquelle de ces colles.
H - COLLES CELLULOSIQUES
Les solutions d'acétate de cellulose dans l'acétate
d'amyle ou d'éthyle sont couramment vendues dans le commerce
. Le solvant s'évapore très rapidement en donnant un
film cellulosique de bonne tenue. Le prix élevé des
solvants intervient assez lourdement.
I - CAOUTCHOUC CHLORE
Le caoutchouc chloré est soluble dans le benzène,
le xylène, le toluène et leurs dérivés
à base de chlore.
Les adhésifs ainsi obtenus prennent rapidement, mais ne
présentent leur résistance maximum qu'au bout de 8 jours.
Il ne faut pas escompter une très forte résistance mécanique,
mais la tenue à l'humidité est vraiment excellente .
Dans certaines formules commerciales, les adhésifs de cette
espèce sont ajoutés à d'autres colles dont on
désire accroître la résistance des joints à
l'eau.
J - LES COLLES DE CONTACT
Souvent, on l'a constaté, il est intéressent d'obtenir
des joints d'une résistance mécanique plutôt moyenne
qu'élevée, mais qui doivent conserver une certaine souplesse
parce qu'ils unissent des matériaux d'élasticité
très différente.
De plus on demande fréquemment la possibilité d'obtenir
une adhérence instantanée. On conçoit mal par
exemple le revêtement mural qui nécessiterait d'être
soutenu durant une période de prise de plusieurs heures.
Les colles dites de contact permettant cette double condition
: souplesse du joint, adhérence immédiate. Le Mécanisme
de leur fonctionnement est le suivant :
a) la colle est mêlée à un solvant
qui permet l'étendage
b) la colle devient gommeuse par élimination du solvant
en quasi totalité. Elle doit alors conserver un fort pouvoir
adhésif, ce qui n'est pas le cas des colles précédemment
étudiées. Seuls des produits comme le latex, la gutta,
le néoprène répondent à ces exigences.
c) les deux surfaces sort alors mises en contact, adhèrent
instantanément et, sous l'influence de
vulcanisant contenus dans la colle, le joint prendra dans les jours
suivants une résistance
maximum.
Parmi les colles de contact, les plus importantes dans l'industrie
du bois sont les colles au néoprène qui permettent le
collage des stratifiés plastiques sur leur support, le collage
de panneaux de fibres, de contreplaqués employés comme
revêtements muraux et le collage de certaines matières
plastiques (il faut être très prudent dans ce domaine
et faire des essais).
Le collage avec des colles de contact présente quelques
particularités importantes :
1 °) Il faut absolument se persuader que les solvants doivent
être évaporés au moment ou l'on met les éléments
en contact, ce qui se vérifie au doigt qui ne doit pas adhérer,
et en observant rigoureusement le délai d'attente indiqué
par le fabricant.
2 ° ) Les deux surfaces doivent être enduites de colle
3 ° ) Les matériaux poreux comme le plâtre recevront
2 couches successives. Ce ne sera pas mauvais non plus avec certains
bois.
4 ° ) Une fois les surfaces encollées mises en contact,
il y a impossibilités de les déplacer.