L'ARBRE ET
LA FORET
I - INTRODUCTION
II - L'ARBRE ET LA FORET
A - L'arbre
B - La forêt
C - La futaie
D - Le taillis
III - LE BOIS
A - La cellule
végétale et ses différenciations
B - Les tissus du bois
C - Mécanisme de
la formation du bois
D - La structure du
bois et ses variations
E - Rapports
entre l'anatomie du bois et ses propriétés
F - Aubier et bois parfait.

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I
- INTRODUCTION
Dans toute fabrication, une connaissance aussi précise
que possible des propriétés des matières employées
est indispensable pour comprendre et au besoin pallier les difficultés
de leur mise en oeuvre.
Dans l'ameublement cette mise en oeuvre s'exerce, à notre époque,
sur des matériaux traditionnels (qui n'ont pas toujours été
l'objet d'une étude rationnelle) et sur un nombre croissant
de produits synthétiques dont certains, d'origine récente
sont encore fort peu connus.
Les quantités sur lesquelles portent les fabrications
de série et, par suite, les pertes qui résulteraient
d'expériences malheureuses, nous invitent donc à acquérir
une solide information, d'une autre nature que l'intuition du métier
qui pouvait peut-être suffire à d'autres époques.
Cette information doit permettre d'éviter certaines erreurs
ou certains tâtonnements par l'adoption, sans parti pris, des
techniques les plus rationnelles.

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I
I - L'ARBRE ET LA FORET
A - L'ARBRE
Le bois est fourni par des milliers d'essences ligneuses que
nous appelons communément arbres.
Chacun de nous sait que la tige (ou tronc, ou fût)
est fixée au sol par les racines dont l'ensemble forme la souche
et qu'elle se termine par la cime ou houppier, c'est-à-dire
l'ensemble des branches (maîtresses branches, rameaux et ramules)
.
Les racines assurent la nutrition par le sol (formation de la
sève brute ou montante).
La cime, porteuse de feuilles, assure grâce à celles-ci
la partie de la nutrition puisée dans l'air.
L'arbre, lorsqu'il pousse isolément, acquiert une forme bien
caractéristique de l'espèce (boule, pyramide, fuseau,
etc......)
Lorsqu'il pousse en forêt, au contraire, sa forme se trouve
modifiée par les conditions de la végétation
en forêt.
Il existé donc une forme spécifique et une
forme forestière celle-ci étant parfois fort
différente de la première (exemple : la forme allongée
du tronc des arbres de haute futaie).
B - LA FORET
Dans une forêt, on distingue une série d'étagés
:
1°- l'étage dominant formé par les essences
qui ont rapidement pris de la hauteur. Ce sont les essences de lumière.
2°- l'étage dominé formé d'arbres
plus petits ou d'arbrisseaux poussant sous le couvert des essences
de lumière.
3°- le tapis végétal ou couverture
vivante formé, suivant la nature du sol et le climat de
genêts, de bruyères, de graminées, de fougères,
de mousses
4°- la couverture morte (feuilles brindilles) qui retient
l'eau un peu comme une éponge et forme un engrais permanent
pour la forêt
5°- l'humus ou terreau qui restitue au sol une partie
des éléments qui y ont été puisés.
Les arbres des forêts n'ont que deux origines : les "brins
de semence" issus de graines et les "rejets de souches"
qui proviennent du développement de bourgeons dormants sur
les souches, après abattage. Tandis que certains
arbres se régénèrent uniquement par semis ( les
résineux par exemple) d'autres sont susceptibles de se reproduire
indifféremment par semis ou par rejets de souches. Parfois,
des bourgeons peuvent se développer sur les racines :
c'est le drageonnage s'apparentant au rejet de souche (ex : drageonnage
du robinier faux acacia).
Lorsque ce peuplement se constitue au hasard, il donne naissance
à la forêt spontanée ou forêt
sauvage. C'est la forme primitive de la forêt. Elle est
difficile à exploiter et bien loin de présenter le rendement
maximum.
Pour augmenter ce rendement ou pour obtenir des bois d'une qualité
particulière l'homme à été conduit a diriger
la formation et la croissance de la forêt. Peu à peu
toutes les forêts deviennent ou deviendront des
forêts aménagées.
Il n'est pas dans notre programme d'étudier les principes
de la sylviculture. Nous nous bornerons à rappeler que deux
régimes essentiels peuvent être appliqués à
la forêt : la futaie et le taillis.
En principe une futaie se régénère par semis
et donne des sujets identiques à fûts uniques qu'on laisse
croître longtemps tandis que le taillis est obtenu en coupant
les souches avant qu'elles aient perdu la faculté de rejeter,
soit tous les dix, vingt ou trente ans. Les sujets sont plus petits
et plus irréguliers.
Entrons un peu plus dans le détail.
C - LA FUTAIE
S'obtient par un semis, isolé ou par paquets (en
brosse). En grandissant, ce semis devient fourré, puis
par élagage naturel des branches basses le fourré devient
successivement le gaulis, le perchis, le haut perchis,
la jeune futaie, la haute futaie, la vieille futaie.
Suivant le climat et le terrain on détermine la durée
de "révolution" c'est-à-dire de la période
au bout de laquelle la futaie doit être renouvelée. Pour
fixer les idées, imaginons une forêt de 150 hectares
devant être exploitée en futaie sur une révolution
de 150 ans. On la supposera divisée en 150 lots d'un hectare
chacun. Dans l'un on trouve des arbres d'un an, dans le suivent des
arbres de 2 ans, et ainsi de suite, hectare par hectare. Dans le dernier
on pratiquera un nouveau semis après l'abattage et la rotation
continuera. En fait on fera beaucoup moins de lots. Au lieu de 150
lots d'un hectare, il est plus vraisemblable d'imaginer 10 lots de
15 hectares chacun ou même 5 lots de 30 hectares, le premier
renfermant des arbres de 1 à 30 ans, le second de 31 à
60 ans etc....
En effet les semis ne réussissent pas toujours et doivent
parfois s'échelonner sur plusieurs années, de même
que les coupes. Chacun des lots s'appelle une affectation.
Dans chaque affectation, au cours de la formation de la futaie
doivent s'effectuer; dès là formation du gaulis , des
coupes de nettoiement et d'éclaircie. Tout doit être
conduit de façon à obtenir, à 150 ans du semis,
un maximum d'arbres présentant le de qualités. Ce mode
de traitement de la futaie est dit : futaie pleine ou régulière.
Il donne des arbres au fût élancé, cylindrique.
Le sol se fertilise. Mais au moment de l'abattage le sol est complètement
dénudé (assèchement, risque de dégradation
par érosion en montagne). On ne conseille pas cette exploitation
dans les pays de Climat rude. Le traitement en futaie jardinée
ou irrégulière donne un peuplement dans lequel les
arbres de tous âges sont confusément mêlés
par bouquets sur toute la surface. Un semis peut voisiner avec un
bouquet exploitable ou un perchis ou nu fourré.
Les arbres obtenus sont moins élancés, les soins
culturaux plus difficiles, mais par suite des étages différents,
l'ensoleillement est meilleur et la formation du bois activée.
Le sol n'est jamais découvert, l'action du vent est moins néfaste.
Les insectes, qui attaquent les bois d'un âge déterminé
se multiplient moins dans la forêt jardinée où
les âges sont mélangés.
D- LE TAILLIS
La futaie étant le mode d'exploitation qui fournit les meilleurs
bois de menuiserie et d'ébénisterie, nous développerons
moins la description de l'exploitation en taillis. Le régime
du taillis comprend lui aussi, plusieurs
traitements:
le taillis simple ou régulier où l'on abat
à chaque révolution toutes les tiges de la coupe qui
se renouvelle par les rejets et les drageons. Les souches qui meurent
sont remplacées par des brins de semence provenant des graines
apportées par le vent, les oiseaux ou volontairement plantées.
Le taillis sous futaie consiste à faire des réserve
à chaque coupe, on trouve donc des arbres ayant entre une et
deux fois la durée de révolution (baliveaux), entre
deux et trois fois (modernes), entre trois et quatre fois (anciens),
quatre et cinq fois (bis anciens) et plus de cinq fois (vieilles écorces).
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III - LE BOIS
A - LA CELLULE VÉGÉTALE ET SES DIFFÉRENCIATION
Au point de vue physiologique on peut considérer le bois
comme un ensemble de tissus conduisant la sève d'un bout à
l'autre du végétal grâce à sa porosité.
Tandis que dans les plantes inférieures (champignons, algues)
le passage de la sève se fait simplement par osmose
(1) d'une cellule à une autre,
on trouve déjà dans les mousses, plus évoluées,
des cellules spécialisées et, chez les végétaux
feuillus ou résineux que sont les arbres, le bois forme la
majeure partie de la plante.
(1) osmose - phénomène de
passage de certaines solutions au travers de parois minces.
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Une coupe mince ,au point d'être transparente,
dans une tige jeune, révèle à l'examen microscopique
l'existence de cellules, petites cases remplies d'une matière visqueuse
en perpétuelle évolution, le protoplasme ou cytoplasme
dans lequel on discerne un noyau plus condensé
A l'origine les cellules sont identiques. Leur paroi
est formée de cellulose.
Entre les membranes de cellules contiguës se trouve
une lamelle mitoyenne contenant des produits gommeux.
Une cellule se reproduit par division. Les cellules mortes
sont celles qui ne contiennent plus de protoplasme.
Les cellules se modifient pour remplir des fonctions déterminées.
On appelle tissu un ensemble de cellules spécialisées pour
une même fonction.
Ainsi certaines cellules s'allongent beaucoup et par disparition de parois
de séparation forment des vaisseaux ou canaux (tissu.
vasculaire).
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Chez d'autres les parois s'épaississent en s'imprégnant
de certaines substances telles que la lignine, élément
caractéristique du tissu fibreux et du sclérenchyme
(parties dures du bois ). Les cellules ainsi imprégnées
sont dites lignifiées ou sclérifiées
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B - LES TISSUS DU BOIS
Pour bien comprendre la structure du bois il faut imaginer 3 coupes
(correspondant d'ailleurs à 3 aspect sous lesquels se présente
fréquemment le bois mis en oeuvre).
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Dans les laboratoires de botanique ces coupes
sont effectuées avec un microtome permettant d'obtenir des
tranches de 1/30. à 1/100 de mm. Des procédés délicats
de teinture permettent une vision plus nette des ) éléments
soit, à oeil nu ou mieux à la loupe (examen macrographique),
mais surtout au microscope (examen micrographique) |
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On peut ainsi voir que le bois est essentiellement formé
: .
1° de vaisseaux
2° de fibres et de cellules de sclérenchyme
3° de cellules de réserve .
4° de cellules réserve
1° Les vaisseaux. De calibre relativement fort, souvent
visibles à oeil nu, ils apparaissent comme des trous sur la
coupe transversale, comme des sillons sur une coupe radiale ou une
coupe tangentielle.
Ils sont formés par des cellules mortes, superposées,
dont les cloisons mitoyennes ont disparu (vaisseaux parfaits)
ou subsistent partiellement (vaisseaux imparfaits).
Leurs parois sont épaissies par des incrustations formant des
dessins variés. Les caractères de ces épaississement,
qui maintiennent le calibre du vaisseau un peu à la façon
des ressorts dans certains tubes de caoutchouc, sont une indication
précieuse pour la discrimination botanique des espèces.
C'est ainsi que, suivant la forme des épaississements on distingue
:
des vaisseaux annelés
" " spiralés
" " spiralo-annelés
" " doublement spiralés
" " réticulés (les épaississements
rappellent les dessins qu'on voit sur certains fruits comme la coloquinte,
mais ces épaississement sont intérieur à la
paroi) des vaisseaux rayés
" " ponctués.
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Dans ces derniers l'épaississement de la paroi est quasi-total
n'épargnant que de petites surfaces circulaires de la paroi
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Ces surfaces sont les ponctuations
par lesquelles le passage des liquides se fait par osmose. |
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Les bois résineux présentent des éléments
ponctués spéciaux
a) ils sont imparfaits, c'est-à-dire cloisonnés
transversalement à diverses hauteurs.
b) leurs ponctuations sont d'un type spécial dit aréole.
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C'est dans la partie centrale de 1a ponctuation aréolée
que s'effectue pas osmose le passage de la sève. Ce sont les trachéides
Les mêmes, vaisseaux ne servent pas indéfiniment.
Au bout d'un certain nombre d'années, variable avec l'espèce,
ils ne renferment plus que de l'air. Les cellules vivantes voisines exercent
une pression qui fait parfois éclater les ponctuations et les vaisseaux
se trouvent envahis par ces prolongement des cellules.
Ce sont les thylles, qui, dans certaines espèces (tilleul,
robinier faux acacia) finissent par obstruer les vaisseaux.
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2° Les fibres et le sclérenchyme (tissus
de soutien)
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Les fibres ont des sections polygonales (fig.
11). Leurs parois sont plus ou moins épaissies suivant l'espèce
et suivant l'âge de la partie considérée. Elles sont
lignifiées et leur cavité peut être simple ou cloisonnée(chêne,
platane), ce qui a une influence sur la dureté.
Le sclérenchyme est également lignifié mais est
constitué par des cellules polyédriques et non par des seaux
comme les fibres.
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Le parenchyme est formé de cellules
polyédriques à peu près de même diamètre.
Dans le bois jeune il sert de magasin de réserve à l'amidon.
Dans le bois âgé, ses cellules. S'épaississent et, comme
les fibres, il devient un tissu de soutien. On le trouve à l'entour
des vaisseaux.
Il constitue également avec une orientation radiale, les rayons médullaires.
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Tissu sécréteur: la transformation
de ces produits de nutrition non utilisés par la plante et
devenant par conséquent des matières d'excrétion,
s'effectue dans des cellules ou des canaux, rares dans certains bois,
abondants par contre chez les conifères. Ces produits latex,
gommes, résines, baumes, essences etc ...., sur lesquels nous
reviendrons sont souvent très intéressants (térébenthine,
laque de Chine, latex de l'hévéa, baume du Pérou),
mais les dimensions considérables des cellules ou canaux sécréteurs
posent des problèmes pour le travail et l'utilisation des bois
qui en sont pourvus.
Ces différents tissus et notamment les vaisseaux et les
fibres se groupent pour former des faisceaux ligneux. Bien
distincts quand la tige est jeune, les faisceaux ligneux sont séparés
par des bandes de parenchyme formant les rayons médullaires.
Quand la tige s'épaissit les faisceaux sont moins distincts,
car les cellules des rayons médullaires épaississent
également leurs parois et tranchent moins sur le bois environnant.
C - MÉCANISE DE LA FORMATION DU BOIS
Quelques schémas vont vous montrer, maintenant, le mécanisme
de formation du bois.
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Le liber qui conduit, par des vaisseaux spéciaux la sève,
après son élaboration au niveau des feuilles, adhère
par la suite à l'écorce.
La moelle est formée de cellules laissant des vides importante
entre elles.
Les rayons médullaires sont formés de cellules de
parenchyme alignées dans le sens radial.
Cette structure primaire est celle dune plante dont la graine
a 2 cotylédons. La plupart des arbres appartiennent à
ce type de plante (dicotylédone). Chez les monocotylédones,
comme le palmier, les faisceaux libéroligneux ne forment pas
un cercle régulier dans le cylindre central, mais sont éparpillés
dans celui-ci.
Dans le schéma suivant nous abandonnons la représentation
de l'écorce, par simplification
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Une rangée de cellules entre bois et
liber va se spécialiser et se continuant à travers les rayons
médullaires va former un anneau continu. Cette assise devient
génératrice c'est à dire que ses cellules se multiplient
très activement produisent du côté interne des cellules
du bois et du côté externe du liber.
Ce sont les formation
secondaires (bois
secondaire, liber secondaire) qui refoulent les formations primaires,
à savoir le bois primaire vers le centre et le liber secondaire
vers l'écorce.
Entre les faisceaux libéro-ligneux cette
cette assise génératriceque l'on appelle aussi le cambium
peut donner soit du bois et du liber secondaire, soit du parenchyme qui
accroîtra la longueur des rayons médullaires primaires.
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Le schéma suivant (fig.15) montre la structure d'une tige
de 3 ans vue en coupe transversale et la figure 16, demi schématique
représente cette structure en perspective
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D - LA STRUCTURE DU BOIS ET SES VARIATIONS
Chaque année le cambium produit donc des formations secondaires,
en anneaux concentriques. Les limites de ces anneaux sont nettes dans
certains bois. En effet, au printemps il se forme un bois riche en
vaisseaux qui assure le transport d'une sève abondante. A la
fin de l'été et en automne il se forme un bois où
les fibres dominent et, en hiver, la multiplication cellulaire est
quasiment nulle dans nos régions. La différence entre
le bois de printemps poreux et clair et le bois d'automne compact
et foncé par suite d'une lignification importante permet de
compter les cernes annuels et donc de connaître l'âge
d'un arbre.
Dans les régions tropicales il n'y a pratiquement pas de
saison froide. Les variations de structure sont liées aux périodes
de pluies, en nombre variable. Il n'est plus possible dans ces conditions
d'évaluer l'âge en fonction des zones d'accroissement.
Irrégularité des cernes annuels.
A compter du bois primaire, donc du centre de l'arbre, l'épaisseur
des cernes va en augmentant, passe par un maximum et décroît
ensuite. Cela correspond à l'importance de la circulation de
la sève, elle-même liée à l'augmentation
puis à la stabilisation de la surface feuillue.
Une deuxième cause d'irrégularité dans l'épaisseur
des couches annuelles provient des variations climatiques (chaleur
et humidité) plus ou moins favorables à la végétation.
L'exploitation forestière joue aussi un rôle. Ainsi
lés arbres réservés dans un taillis sous futaie
forment des couches plus épaisses dans les années qui
suivent la coupe du taillis (aération meilleure ainsi que l'ensoleillement).
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Enfin l'épaisseur des couches annuelles varie encore suivant
les essences : si l'on trouve des cernes de 1 où 2 centimètres
chez le saule ou le peuplier, on trouve des cernes de quelques centièmes
de mm dans les vieux orangers, les buis et les ifs.
A la structure et à l'aménagement des couches annuelles
se rattachent deux notions importantes sur lesquelles nous reviendrons
: l'homogénéité et la texture.
Un bois est homogène lorsqu'il y peu dé différence
entre les bois de printemps et d'été (ex : charme, hêtre,
sycomore, chêne vert, noyer.). Il est hétérogène
lorsque la zone poreuse du bois de printemps se différencie
nettement du bois d'été, dur compact et, foncé
(ex : châtaignier, frêne, faux acacia).
La texture est liée au rapport entre la largeur
du bois d'été et la largeur totale des cernes.
Chez les résineux poussant vite les couches annuelles
sont larges et formées surtout de bois de printemps. Leur texture
est donc faible.
Au contraire, les résineux de montage ou des pays nordiques
poussés lentement présentent des cernes peu épais
dans lesquels domine le bois d'été. Ils ont donc une
texture forte.
C'est exactement l'inverse chez les bois feuillus. Les Chênes,
ormes ou frênes à croissance rapide présentent
dans des cernes larges une forte proportion de bois d'été.
Ils ont une texture forte sont parfois difficile à travailler,
ceux au contraire qui poussent lentement (en grandes futaies par exemple)
sont plus légers, plus tendres, plus facile à travailler.
E - RAPPORTS ENTRE L'ANATOMIE DU BOIS ET SES PROPRETÉS
1 - Les fibres simples ou cloisonnées jouent un rôle
de soutien. Les usagers considèrent le tissu fibreux comme
fondamental. Mais en général ils désignent sous
le nom de fibres, des paquets des faisceaux de fibres. Ce sont des
faisceaux qui sont longs dans un bois comme le frêne ou courts
dans le hêtre ou le pommier.
-Dans les bois feuillus, l'épaisseur des parois des fibres
conditionne la dureté le chêne, l'olivier ébène,
buis, l'azobé ont des fibres à parois très épaisses
et sont très durs.
Par contre le peuplier et le saule ont des fibres dont les parois
sont fort peu incrustées et sont tendres. Les fibres de faible
diamètre donnent des bois à grain fin ou très
fin: cormier, buis, ébène, susceptibles d'un beau
poli.
Les faisceaux sont déviés par les rayons médullaires
si ces rayons sont épais. Il en résulte des madrures,
des ondulations, particulièrement marquées dans les
coupes rendent le travail du bois difficile, mais l'enchevêtrement
des fibres à parfois aussi des avantages. C'est parce qu'il
se fend peu au séchage que l'orme tortillard a connu
tant de faveur auprès des charrons d'autrefois pour la confection
des moyeux de roues.
Enfin plus encore que la constitution même des fibres, la
façon dont elles sont groupées et le rapport de leur
masse à la masse totale du bois ont une influence prépondérante
sur les diverses formes de la résistance du matériau.
Les gros faisceaux augmentent la rigidité et la compacité.
(azobé, jerrah, faux acacia, tandis que l'isolement augment
la flexibilité et l'élasticité (frêne).
L'examen du noyer avec ses petits groupes de fibres régulièrement
disposée dans le parenchyme plus plastique, ses rayons médullaires
très fins explique que ce bois moyennement dur peut se couper
en tous sens sans risque d'éclats et confirme des qualités
que les sculpteurs sur bois connaissent bien.
- Dans les bois résineux, les trachéides longues
et droites donnent une bonne résistance à une parallèle
à l'axe (étais de mines créent une aptitude
à l'axe (bardeaux, lattes). Leur diamètre influe beaucoup
sur le grain et l'homogénéité. Les résineux
les meilleurs sont ceux dont les trachéides sont de faible
diamètre et à la lumière très réduite.
2 - Les vaisseaux :Les parois des vaisseaux à quelques
exceptions près (le frêne par exemple) sont plus minces
que les parois des fibres ou du sclérenchyme. Nous savons qu'elles
sont encore plus faibles au niveau des ponctuations par lesquelles
s'effectuent les passages osmotiques.
Les vaisseaux influent eux aussi, par leurs dimensions et par leur
distribution, sur les propriétés du bois.
a) Par leur dimensions:
Ils peuvent être, dans une même couche annuelle presque
égaux (noyer, peuplier, saule, poirier, tilleul) ou très
inégaux (chêne, châtaignier, orme, frêne)
Dans ce dernier cas la zone poreuse du bois de printemps est de
faible résistance. Il y a lieu de remarque que le bois poreux
des feuillus ne varie pas dans son épaisseur avec les circonstances
de la végétation. Donc si un feuillu pousse vite,
en
produisant des couches annuelles épaisses, il y aura dans
chaque couche un maximum de bois d'automne, donc un
minimum de porosité. Nous savons déjà que l'inverse
se produit pour les résineux.
Bois à très gros vaisseaux :
balsa, chêne, châtaignier
Bois à gros vaisseaux : orme, frêne, noyer,
okoumé
Bois à vaisseaux moyens : bouleau, peuplier
Bois à: vaisseaux fins : Érable, charme, hêtre,
platane, merisier, tilleul
Bois à vaisseaux très fins : poirier, alisier,
cormier, gaïac.
b) parleur distribution :
les vaisseaux sont épars (bois fruitiers, hêtre,
tilleul) ou groupés, formant alors des dessins très
caractéristiques châtaignier, chêne, frêne,
orme).
-Du point de vue des propriétés mécaniques
la porosité résultant soit du diamètre soit
du groupement des vaisseaux est parfois gênante. Toutefois
elle permet l'injection de produits de conservation.
En contrepartie les ébénistes déplorent
la porosité des placages lors du collage ou du vernissage.
3 - Le parenchyme: court ou long le parenchyme
est formé de cellules aux parois peu épaisses. Plus
mou que le tissu fibreux, il confère au bois une certaine plasticité.
4 - Les canaux sécréteurs:
Dans les bois à sécrétions, on remarque des canaux
de fort diamètre bordés dé cellules à
parois minces: Les cellules sécrétrices qui se déversent
dans le canal, c'est là évidemment un élément
hétérogène.
5 - Les rayons médullaires: Nous
avons vu dans l'étude de la structure qu'il existait
a) de grands rayons allant de la périphérie à
la moelle existant dès la structure primaire (rayons complets).
b) des rayons de second ordre (rayons incomplets) n'aboutissait
pas jusqu'à la moelle, formés par le jeu du cambium.
Les rayons sont un peu des "chevilles" naturelles
assurant une cohésion entre les cernes annuels.
Ils se caractérisent par leurs 3 dimensions:
longueur, épaisseur, hauteur.
Longueur ; on trouve plus de rayons incomplets que de rayons
complets.
Épaisseur; faible chez les résineux (une seule
rangée de cellules, mais beaucoup plus importante chez
les feuillus où elle varie de 0,02 à 2 mm. Ainsi
le chêne liège et le chêne vert ont des rayons
très épais, le hêtre des rayons moyens et
le châtaignier des rayons si fins que les vieux auteurs
prétendaient qu'il en était dépourvu .
Hauteur : de 7 à 15 rangs de cellules chez les résineux
elle atteint quelques dixièmes de mm chez le buis ou le
frêne, 5 mm pour le hêtre et jusqu'à 5 cm dans
certaines variétés de chêne.
Les rayons médullaires, les mailles comme disent
les utilisateurs du bois jouent un rôle important dans l'aspect
esthétique du matériau. En coupe tangentielle, les
rayons apparaissent nettement, sous forme de mouchetures dans
le hêtre ou le platane.
En coupe radiale, coupés longitudinalement, ils présentent
souvent un aspect nacré utilisé en décoration
(bois sur mailles).
S'ils sont épais, ils impriment aux tissus contigus des
déviations génératrices de moirages.
F- AUBIER ET HAIS PARFAIT
Nous ne terminerons pas cette leçon sans préciser les
termes d'aubier de coeur, de bois parfait.
L'aubier, sur Une coupe transversale, apparaît comme un anneau
clair contigu à l'écorce. Nous savons qu'en réalité
il en est séparé par le cambium et le liber.
Au centre de la même coupe une zone foncée constitue le
cur. Entre le cur et l'aubier est le bois parfait.
Cependant, dans certaines espèces ; peuplier, saule, charme,
bouleau, épicéa, il est très difficile, voire impossible
de distinguer l'aubier.
La différence entre l'aubier et le bois parfait réside
surtout dans le contenu des cellules et l'état des vaisseaux.
Les cellules de l'aubier contiennent des albuminoïdes, de l'amidon,
des sucres. Il y a donc possibilité de fermentation et risque
d'attaque de cette partie par des organismes vivants.
Dans le bois plus ancien, ces mêmes matières se sont transformées
en composés stables, notamment en tanins.
Cette transformation de l'aubier en bois parfait ou duramen se fait
suivant un rythme variable.
Des perturbations dues au climat ou à des accidents de
végétation peuvent altérer ce rythme.
La"cluraminisation" est caractérisée par:
la disparition de l'amidon
l'apparition des tanins
la formation des thylles
Elle s'accompagne d'une densification sensible, d'un durcissement
de modifications importantes de couleur.
La valeur de l'aubier comme bois d'uvre est en raison inverse
de celle du bois parfait. C'est pourquoi l'on peut utiliser l'aubier
du peuplier alors qu'il faut impitoyablement éliminer celui du
chêne.



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