Robinier

ou

Faux-Acacia

Robinia pseudoacacia

 

Pendant des années, la ville de Paris s'enorgueillissait d'un bien curieux témoin des temps passés : le Jardin des Plantes abritait un Robinier (Acacia blanc, Acacia boule, Faux acacia) qui datait des premières introductions européennes de son espèce originaire d'Amérique du Nord. Planté entre 1630 et 1638, il vivait encore au début du XX° siècle, bien que les acacias ne comptent pas parmi les essences ligneuses à long cycle de vie.

Aucune autre espèce, parmi les essences ligneuses d'Amérique du Nord, n'avait eu autant de succès dans l'introduction hors de ses frontières naturelles. Originaire du Sud des Etats-Unis (Virginie, Caroline et Géorgie), il vit également en Pennsylvanie, dans l'Indiana et dans l'Iowa. En Europe, il est même devenu, après les premières introductions à caractère plutôt ornemental, une essence ligneuse d'exploitation forestière. Aujourd'hui, il est représenté presque dans l'ensemble des Etats d'Europe (en Norvège, il pousse jusqu'au 63° degré de latitude Nord ; ailleurs, il grimpe entre 600 et 700 m d'altitude). En Hongrie, on l'avait beaucoup utilisé pour le reboisement des grandes étendues de la puszta et le Robinier est même devenu l'arbre national et le symbole du pays. La culture du Robinier a connu son apogée au début du XX° siècle, et, depuis, l'intérêt manifesté pour cette essence ligneuse ne cesse de s'amenuiser bien que son importance pour la stabilisation des terres humides, ainsi que pour l'apiculture, demeure. C'est un arbre avec des feuilles alternes et imparipennées qui tournent dans la chaleur et sous la pluie, suivant leurs tiges soit vers le haut, soit vers le bas. Ses inflorescences sont très odorantes. L'écorce du Robinier contient la toxalbumine robine qui altère les tissus, paralyse le système nerveux et agglutine les globules rouges.

Le Robinier est un arbre de 25 m de haut, à port bien aéré. L'une de ses variétés, le Robinier rose (Robinia viscosa), originaire de l'Alabama (Etats-Unis), est cultivée depuis 1791.