TIROIRS A BATTEMENT

 

Dans la plupart des cas les tiroirs manoeuvrent entre les montants et les traverses qui les encadrent (voir assemblage des tasseaux). Ils peuvent avoir la devanture d'une partie ou de toute l'épaisseur en saillie sur le bâti de façade, et constituer un élément important dans la coloration de l'architecture. Dans ce cas ils sont dits à battement ou à recouvrement.

Ce principe trouve son application surtout dans les meubles anciens. Sur la face intérieure de la devanture, la largeur de la feuillure exécutée tout autour, est égale à la longueur des queues d'aronde; elle limite la position des côtés et correspond à l'ouverture du bâti.

Le recouvrement est en général orné d'une mouluration (quart de rond, doucine, chanfrein, etc. . .) assortie au caractère du meuble.

Les tiroirs sont guidés latéralement par deux coulisseaux en peuplier collés sur les tasseaux. Leur longueur est approximativement égale au tiers de la profondeur des tiroirs, et leur épaisseur se situe entre l5 et18 mm.

C'est pour faciliter le coulissage et l'utilisation du guillaume lorsqu'il faut donner du jeu, que l'on fait un petit chanfrein sur le coulisseau au sommet de l'arête qui se trouve sur l'angle formé par le tasseau et le côté du tiroir.

La présence d'un panneau contre-plaqué ou massif destiné à séparer les tiroirs superposés dans un meuble, n'a qu'un rôle accessoire en évitant aux objets de tomber éventuellement d'un compartiment dans l'autre.

La distribution des traverses de la paroi de derrière ne permet pas toujours d'embrever les panneaux sur leur pourtour, ils s'engagent le plus souvent, simplement dans les rainures des traverses de face et de côté.

L'usage de ces panneaux, appelés faux-fonds, est réservé en général aux meubles de fabrication très soignée. Par son incidence sur le prix de revient, cette disposition tend de plus en plus à disparaître. La suppression des faux-fonds n'engendre pas nécessairement une fabrication défectueuse.

 

Tiroirs à battement

 

TIROIRS A BATTEMENT ET A JOINTS VIFS

 

En général, les tiroirs à joints vifs ne jouent aucun rôle dans la coloration architecturale. Quand leur devanture est unie on peut donner à la face du meuble l'aspect d'une grande surface plane ininterrompue.

Ils peuvent être à battement sur leur pourtour, ou s'engager à vif entre les montants du bâti de façade et buter uniquement sur les traverses qu'ils dissimulent, utilisées pour réunir les parois de côté (coupe verticale BB).

Le chêne de quartier, sec et sans défaut, est le bois de prédilection employé pour les devantures destinées à être plaquées, dans le but de réaliser des effets où l'unité du veinage compose la seule ornementation de la façade.

Lorsqu'elles sont très larges, le mouvement de retrait latéral est neutralisé par un contre-placage collé sur les deux faces, constitué parfois par un placage de chêne en travers, ainsi le collage d'un massif sur les chants peut être évité.

La solution peu souhaitable qui consiste à orienter le fil du placage verticalement sur les devantures, nécessite l'emploi d'une baguette de 10 à12 mm d'épaisseur dans laquelle on exécute une rainure pour recevoir le fond. Le même procédé est employé quand la devanture est contre-plaquée, afin d'éviter les conséquences fâcheuses de sa déformation.

Le procédé employé pour l'assemblage des côtés varie avec la position qu'il occupe sur la devanture. Lorsque les côtés plus étroits que la devanture se trouvent très en retrait de son extrémité, l'assemblage est fait à l'aide de petits tenons de l'épaisseur des côtés

(fig. l).

Situé seulement aux extrémités de la devanture, un battement de 5 ou 10 mm constitue une joue trop faible, étant donné la direction des fibres pour réaliser l'assemblage à tenon. La meilleure solution consiste à réduire l'épaisseur du battement par une feuillure pour assembler les côtés à queues d'aronde.

Ainsi l'épaisseur du battement est égale au recouvrement des queues (fig. 2). Pour supporter l'affaiblissement motivé par la confection des queues d'aronde, la saillie du battement sur le côté ne doit pas en principe excéder 15 mm.

Quand le retrait du côté sur l'extrémité de la devanture est important, on utilise Soit : des petits tenons, soit l'entaille en forme de queue d'aronde (fig. 3).

Pour ne pas laisser apparaître sous le côté du tiroir une partie de la rainure en forme de queue d'aronde, les tiroirs à battement sur le pourtour sont généralement (comme dans la fig. l) assemblés dans la devanture avec des petits tenons (fig. 4).